S.G.E.C.
Les enjeux du règlement intérieur

Revue Enseignement Catholique actualités. Hors série – Janvier 2016 – 36 p.

Aspontané de la famille sur l’avis du professeur, qui allait naguère presque de soi, a désormais fait place à une attitude critique, voire contestataire et même hostile, envers l’autorité de l’enseignant. D’où un climat de méfiance, qui va parfois jusqu’à la judiciarisation des conflits. Cette évolution a conduit la S.G.E.C. à concevoir et à diffuser ce dossier, comme à inciter vivement les établissements -qui n’y sont pas, actuellement, astreints par la loi- à se doter au plus vite d’un texte normatif, susceptible de clarifier et de faciliter les relations. Comme le dit à bon droit Pascal Balmand dans son avant-propos, « c’est la règle qui libère, et le droit qui protège » (p. 4).

Il importe, en effet, que la règle soit énoncée, pour éviter l’improvisation et l’arbitraire qui induisent désordre et sentiment d’injustice ; il faut que les transgressions soient traitées avec fermeté mais sans rigidité, avec l’équité que requiert l’attention à chacun, de la part du chef d’établissement, « seul décisionnaire en matière disciplinaire » (p. 7).

Ce dossier propose pour cela diverses contributions éclairantes, parmi lesquelles nous signalerons d’abord celle d’Eirick Prairat, dont on connaît les publications sur la thématique de la sanction et qui reprend ici l’idée du « tact » : « on peut-être sévère, fidèle à certaines pratiques, et avoir du tact dans la façon dont on fait vivre ces principes » (p. 11). On retiendra aussi le texte de Jean-Marie Petitclerc ; il rappelle avec fermeté combien il importe de « ne pas confondre le péché avec le pêcheur, c’est-à-dire l’élève avec ses comportements » (p. 13). Cela amène l’éducateur scolaire à souligner la différence entre la sanction, qui porte sur l’acte, et la punition, qui vise son acteur, au risque de l’humilier et de l’amener au désir de se venger. Fidèle à la doctrine préventive de Don Bosco, il montre comment faire pour éviter l’exclusion.

L’on regrettera un peu qu’il n’y ait pas assez d’exemples de la « sanction éducative », qu’il ne suffit pas de qualifier ainsi pour qu’elle le soit. Mais on appréciera hautement ce dossier car il illustre parfaitement ce que doit être l’Enseignement Catholique en tant que tel : Ici, c’est son « caractère propre » qui s’élabore, en cherchant comment exercer chrétiennement l’autorité éducative. Il faut donc féliciter les auteurs de cette brochure, qui doit être connue et diffusée.

Guy Avanzini