Archives par étiquette : Rousseau (Jean-Jacques)

Education morale et pédagogie du coeur

Michel Soëtard*

Télécharger le fichier en version .pdf

Résumé : L’auteur profite d’une réflexion sur la question, hautement d’actualité, de l’éducation morale à l’école pour situer le rôle de l’affectivité dans le cadre de la rationalité scolaire. Il montre les limites du modèle durkheimien, qui a dominé, et continue à dominer le système éducatif français : ce modèle, sérieusement mis en question sous les coups de boutoir d’une critique sociale qui, tout à la fois, consacre le règne de l’individu et déconstruit l’institution, ne fonctionne plus dans l’École du XXI° siècle sans engendrer d’insolubles contradictions. L’auteur propose alors un autre modèle, construit sur la distinction qu’introduit Rousseau entre conscience et raison. Partant de là, il montre qu’une pédagogie morale peut être mise en œuvre, qui articule la construction de la raison, tâche spécifique de l’École, sur une dimension du cœur qui porte la liberté et s’exprime dans la conscience. Il montre encore à quelles conditions une telle pédagogie, sollicitant l’intériorité de l’enfant, peut tirer le meilleur profit de la dimension religieuse.

Continuer la lecture

Pédagogie et christianisme une nouvelle alliance ?

Télécharger l’article en format .pdf 

Michel Soëtard

Résumé : L’article s’efforce de lever le malentendu qui s’est instauré entre le christianisme et la pédagogie moderne, depuis Rousseau et sa fameuse controverse avec l’archevêque de Paris, Christophe de Beaumont. Il montre que, si l’univers de l’Emile rend assurément caduques un certain nombre de certitudes sur lesquelles s’était construit l’humanisme platonico-chrétien, il restitue tout son sens au christianisme, dès lors que la pédagogie ne se réduit pas à un naturalisme, mais qu’elle met en œuvre un projet d’humanisation qui dépasse la seule connaissance positive de l’enfant et son arsenal scientifique. Michel Soëtard veut prendre ici en compte la Profession de foi du vicaire savoyard, qui est pour ainsi dire la matrice de l’Emile. Ce texte, qui a désarçonné les contemporains de tous bords, met en oeuvre, au cœur de la pédagogie, une dimension de foi qui, dans son rapport à la personne en particulier, n’est pas étrangère à la foi chrétienne. Continuer la lecture