Paris – Ed. Parole et Silence – 2012 – 244 p.
S’agissant de l’éducation chrétienne, plutôt rares sont les publications qui traitent de l’enseignement supérieur. Et voici cependant que deux ouvrages, distincts mais conjoints, viennent de paraître à son propos : le 1er est celui que recense le professeur Cholvy[1]. Le 2ème, dirigé par le très regretté Père Bedouelle, disparu en 2012, et par Olivier Landron, professeur à la Faculté de théologie de l’U.C.O, émane d’un colloque consacré aux Universités Catholiques Francophones (Belgique, Suisse et France).
Ce volume rassemble une série de contributions regroupées en 3 parties ; la 1ère réunit des approches monographiques consacrées aux 5 universités françaises et à celle de Fribourg, due au Père Bedouelle lui-même : elles en présentent le projet, la genèse, l’évolution, les difficultés de fonctionnement et d’orientation, les concurrences laïcistes qu’elles durent subir, la ténacité courageuse de leurs Recteurs successifs et de plusieurs de leurs professeurs. La 2ème et la 3ème analysent certains épisodes majeurs et certaines figures marquantes qui ont rayonné au-delà. Si l’on s’étonne de l’omission de l’évocation de certaines personnalités notoires, notamment des théologiens, on signalera tout spécialement les excellentes pages de Michel Fourcade sur Jacques Maritain comme celles de Luc Courtois sur Monseigneur Ladeuze.
Considéré isolement, chaque chapitre est intéressant, voire passionnant. En revanche, la logique du plan d’ensemble demeure un peu énigmatique. Aussi bien, les limites spatio-temporelles du champ retenu ne sont pas sans inconvénient. Ainsi, elles entraînent l’omission des origines de l’Université de Louvain, tandis que la diversité historico-culturelle des trois pays retenus nuit à l’homogénéité de l’approche et des référentiels. On aurait souhaité une réflexion plus systématique sur la manière dont les unes et les autres ont participé aux grands débats sur culture et foi ou se sont positionnées sur les controverses entre Eglise et société : quels furent, en ces domaines, le rôle et la part de l’Enseignement Supérieur Catholique ? Sans doute est-ce pourquoi, malgré leur sagacité et leur pertinence, les conclusions dégagées par Y.M. Hilaire sont un peu brèves.
Guy AVANZINI