Paris – Ed. F.X. de Guibert – 2015 – 236 p.
En cette année du 8ème centenaire de l’Ordre Dominicain, nombreuses en sont les manifestations commémoratives ; et ce livre en est une. Encore pourrait-on s’étonner de le voir recenser ici, si l’on oubliait que, sans être voués à l’enseignement, les Frères Prêcheurs font bien de l’éducation spirituelle. Mais le Père Lacordaire, qui a restauré l’Ordre en France au XIXème siècle, a en outre pris des initiatives directement pédagogiques. En effet, préoccupé de la formation chrétienne de la jeunesse et ayant obtenu du Maître Général l’autorisation d’ouvrir des Collèges, il saisit vite que les austérités de la Règle étaient incompatibles avec l’exercice de la tâche enseignante régulière. Aussi se résolut-il, en octobre 1852, à créer une branche nouvelle, aux observances plus souples : le Tiers-ordre Enseignant ; et les premiers religieux allaient aussitôt commencer leur noviciat. On sait aussi le rôle qu’il tint, avec Montalembert dans le débat sur la liberté de l’enseignement. Le contexte s’avérait donc favorable. Et en même temps, il prend en charge la gestion du Collège St Thomas d’Aquin, à Oullins, dans la banlieue de Lyon. Et la même dynamique l’amènera en 1854 à diriger l’école de Sorèze, qui lui doit sa notoriété. L’enseignement de la jeunesse lui paraissait, a-t-il dit, sa vocation (p. 149). Et, par ailleurs, l’on sait combien de congrégations enseignantes féminines vouées à l’éducation se sont, au fil des années, agrégées à l’Ordre Dominicain. C’est dire que cet ouvrage, élogieusement préfacé par le Cardinal Poupard, s’avère bienvenu.
Guy Avanzini