Lyon – Chronique sociale – 2016 – 288 p.
Le bicentenaire de la naissance de Don Bosco a opportunément suscité de nombreuses manifestations et publications. L’Association des Maisons Don Bosco (A.M.D.B.) a, quant à elle, à l’initiative de Guy Avanzini, organisé un colloque international qui s’est tenu à Lyon en octobre 2015 et dont l’objectif était de favoriser la découverte, la connaissance et la reconnaissance de Don Bosco comme un grand pédagogue, qui a marqué décisivement l’histoire de l’éducation. Le laïcisme latent qui affecte l’idéologie dominante l’a en effet occulté et marginalisé ; d’où son absence des ouvrages classiques en la matière.
Pour tenter de remédier à cette carence choquante, les organisateurs souhaitaient aussi que ces assises se déroulent dans une université publique, pour signifier cette reconnaissance. C’est pourquoi elles s’ouvrirent et se tinrent, pendant les trois premières demi-journées, au sein de l’Université Lyon I, à l’ESPE, où les accueillait son directeur, le Professeur Alain Mougniotte, avant de se poursuivre à l’Université Catholique.
Les débats étaient organisés autour des 4 thématiques principales : les sources et origines de la pensée de Don Bosco, le système préventif, sa diffusion internationale, enfin sa pertinence et son actualité ; Toutes visaient à mettre en évidence « ses intuitions pédagogiques »; l’hypothèse directrice était en effet qu’il avait très clairement perçu et mis en oeuvre des idées et des pratiques dont cependant lui-même n’a pas perçu toute la fécondité et la portée mais qui ont marqué dynamique de la pensée pédagogique ; Et si, depuis, elles se sont imposées, on n’a pas assez discerné qu’elles lui sont dues et qu’il en a, le premier, identifié et engagé le processus. Ainsi en va-t-il du système préventif, du rôle de la confiance, de l’amorevolezza, ou du concept de résilience. Dans le quadruple domaine axiologique, anthropologique, pédagogique et praxéologique, il a fait émerger des notions, un mode de connaissance et des pratiques dont la conviction de la pertinence est désormais acquise.
C’est ce que les communications successives -plus de 20-, présentées par des spécialistes venus de diverses universités françaises et étrangères, ont contribué à établir. Et c’est aussi ce qui permit à M. Avanzini de dire en conclusion que, face à une mutation culturelle qui la laisse désemparée, « l’Ecole du XXIème siècle sera salésienne ou ne sera pas ».
Louis Laurent