Enseignement catholique actualités – Hors-série – mars 2016 – 34 p.
Il ne s’agit évidemment pas, ici, de débattre du bien-fondé du « dialogue interculturel et interreligieux », mais seulement, et plus précisément, de souligner, avec ce hors série d’E.C.A. Actualités, le cadre et l’occasion privilégiés que lui offre aujourd’hui l’Ecole Catholique. Celle-ci reçoit en effet, et de façon sans cesse croissante, des élèves issus de tous les horizons géographiques, socioculturels et religieux. Et, comme le souligne d’emblée Mgr Dubost, « ce n’est pas la loi Debré qui nous oblige à accueillir le monde ; c’est nous qui l’accueillons, qui voulons que l’Ecole soit un lieu d’échange » (p.8). Dans la plupart des établissements se trouvent donc ainsi présentes toutes les références spirituelles, religieuses et confessionnelles. Encore faut-il savoir y faire face, bien loin de subir cette conjoncture avec crainte, de tenter de l’occulter, de sembler l’ignorer ou de la tolérer avec appréhension, voire hostilité. Comment, au contraire, y voir une occurrence précieuse et bienfaisante ? Comment transformer la pluralité induite par l’évolution mondiale en un pluralisme qui invite non seulement au respect de l’autre mais à la compréhension généreuse de sa spécificité ? Par quelles attitudes et quelles initiatives l’exploiter comme une heureuse contribution à l’éducation de chacun et, surtout et plus encore, comme la possibilité bienvenue d’expérimenter le « climat Evangélique » (p. 12) qui doit caractériser un établissement catholique d’enseignement ? Comment savoir situer et respecter les spécificités qui identifient chacun, mais aussi les similitudes, les proximités et les convergences qui révèlent l’universalité des valeurs ?
C’est l’objet, globalement bien réussi, de cette livraison, que non seulement a su soutenir clairement sa problématique, mais aussi, fournir des exemples géographiquement et culturellement très divers et heureusement choisis ; elle expose quelques « bonnes pratiques », les unes et les autres montrant bien comment la rencontre d’une orientation philosophique ou religieuse autre que la sienne est un facteur positif d’approfondissement et de maturation spirituelle : comme par un effet de contraste, elle aide à prendre du recul par rapport à son propre référentiel et amène ainsi à y adhérer plus librement, dans la mesure même où une vraie liberté de choix exige la connaissance des possibles. Organisé, vécu et réfléchi, le dialogue a donc une portée proprement pastorale. Ainsi, par cette aspiration au dialogue, la pédagogie chrétienne contemporaine confirme l’actualité et la pertinence de sa réflexion et des objectifs qu’elle lui assigne.
Guy Avanzini