Paris – Fayard– 2018 – 684 p.
Poursuivant dans ce volumineux tome 2 ses travaux sur l’histoire des Filles de la Charité de St Vincent de Paul, l’auteur établit ce qu’il en est advenu au cours des XIXe et XXème siècles. Et il lui paraît légitime d’unifier cette période autour de la notion symbolique du « temps des cornettes », pour évoquer la célèbre coiffure religieuse qui fût portée jusqu’après le Concile.
Nous n’entrons pas ici dans le détail de la remarquable analyse des archives de la Compagnie, qu’a magistralement effectuée M. de Lavergnée, mais nous soulignerons l’idée centrale qui anime toute sa lecture. Les Filles de la Charité furent près de 130 000, à la fin du XIXème siècle, mais elles ne demeurent qu’environ 8 000 en 2010, après que la cornette eût été remplacée par un voile plus léger. Or, force est de constater que, malgré sa finesse, sa sensibilisation aux changements et sa perception des évolutions sociales, la Congrégation n’a pu empêcher la chute des effectifs. Mille activités socio-professionnelles permettent d’être au service d’autrui sans s’imposer les rigueurs de la vie religieuse. Comme les autres congrégations, la Compagnie des Filles de la Charité connaît une cruelle diminution de ses effectifs.
- Avanzini