Edition Retz, 2020, 192 p.
L’on sait bien les conflits, voire les drames, que l’échec scolaire soulève dans une famille. L’on sait aussi combien il préoccupe la société globale et l’École. C’est sa gravité qui amène la publication de tant de textes qui essaient, trop souvent en vain, d’y remédier. Tel est aussi l’objectif de cet ouvrage, solidement informé et écrit. D’emblée, il prend acte de la polysémie d’une notion trop souvent objet de conceptualisations hâtives. C’est pourquoi ils évacuent certains simplismes, par exemple la croyance dans l’incurabilité du cancre ou de celui qui est mystérieusement dépourvu des « dons » indispensables aux apprentissages. Il revient à chacun des co-auteurs d’inventer les pratiques pédagogiques et didactiques susceptibles d’y faire face.
On regrettera une référence trop rapide au freudisme, malgré l’importance décisive des données d’ordre affectif et relationnel dans la genèse de l’échec. On rappellera, en évoquant à nouveau la référence psychanalytique, que sa thérapeutique de l’échec ne saurait se dispenser de deux données fondatrices et conjointes : d’une part, la postulation de l’éducabilité de l’élève et, d’autre part, le rôle de la confiance qui doit lui être accordée. Si importantes soient-elles, les données scientifiques ne sauraient méconnaître ces deux exigences fondamentales. Il importerait de leur accorder davantage d’attention.
Au total, voici un ouvrage un peu déroutant : faute de problématiques précises et explicites et de références à un modèle scientifique approprié, on voit mal quelle interprétation précise est donnée à l’échec et quelles remédiations préconiser. En définitive, quelles en sont, pour les auteurs, les raisons précises et les remèdes appropriés ?
Guy AVANZINI