Paris, Éditions Salvator, 2023, 103 p.
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Le Père Jean-Marie Petitclerc vient de publier, sous un genre nouveau pour lui, le roman, un nouvel ouvrage qui nous plonge dans l’univers du quotidien de Don Bosco.
A partir des quelques traces laissées par Saint Jean Bosco sur sa rencontre, un soir d’octobre 1857 à la gare de Carmagnola, puis l’accueil du jeune Michel Magon (1845-1859) au Valdocco, l’auteur, déjà connu pour la qualité de ses précédents ouvrages, nous fait vivre les 15 derniers mois d’un adolescent, prédélinquant, devenu modèle pour ses pairs grâce à la démarche initiée par Don Bosco, et ferment de l’éducation salésienne. Tout comme Dominique Savio, Michel Magon devait s’éteindre prématurément d’une congestion pulmonaire.
Cette vie romancée, puisque imaginée pour la rendre intelligible, renvoie le lecteur à quelques allusions aux comportements des jeunes d’aujourd’hui. Cela nous permet de découvrir, de redécouvrir, les éléments essentiels de l’approche éducative salésienne. La rencontre, l’accueil, le regard doux et chaleureux porté sur chacun, d’où qu’il vienne, aucun jugement, un dialogue nourrit de bon sens et de repères, une bienveillance et une disponibilité de chaque instant, pour conduire chaque jeune vers l’autonomie et l’âge adulte, en essayant de l’impliquer dans des choix qui soient les siens au terme d’une démarche pouvant être longue, mais toujours accompagnée. Une belle étude de cas sur la reconstruction et le développement de la personne accueillie. Cette démarche montre toute l’importance d’un cadre sécurisant et bienveillant. L’implication des trois parties, le jeune, l’éducateur et les parents participent à la réussite du projet. Je connaissais Don Bosco premier éducateur de rue, j’ai découvert également le précurseur des colonies de vacances !
J’ai personnellement été sensible et émotionnellement touché par l’épilogue. Lorsque l’auteur était directeur du foyer Père Robert d’Epron, dans la banlieue de Caen, il a vécu une situation qu’il met en parallèle avec le parcours de Michel Magon, celle de « Yohan ».
Ce qui frappe, c’est qu’à plus d’un siècle d’intervalle, les éléments clés de la réussite d’une pédagogie salésienne sont les mêmes. La fin tragique de « Yohan » attire notre attention sur l’importance de la rencontre dans une vie. Rencontre avec Don Bosco pour l’un, rencontre avec un conducteur inconscient et la mort brutale pour l’autre.
Un roman à conseiller à tout éducateur du réseau DBAS d’abord, mais pas que ! Roman à destination des adolescents, oui, mais sans doute avec un partage ensuite pour un plus grand bénéfice.
Merci Jean-Marie Petitclerc !
Alain MOUGNIOTTE