Dominique Vermersch[1]
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1. Status questionis
Le contexte contemporain si ce n’est récurrent de crise des institutions conduit par effet de retour à revisiter la praxis de l’autorité ; et ce d’autant plus que certaines des institutions malmenées du moment sont régies par une hiérarchie enchevêtrée. Tel est le cas des entités éducatives pour lesquelles les diverses tutelles (publique, associative, ecclésiale…) sont appelées à réceptionner une délégation d’autorité parentale. S’il existe en outre une parenté étymologique entre autorité et éducation, la diffraction est néanmoins patente : tant dans les modes d’exercice de l’autorité que dans la compréhension qui en est donnée. Il suffit de voir d’un côté une certaine retenue voire suspicion quant à l’usage du mot autorité dans les diverses sphères d’activités afférentes à l’univers éducatif : qu’il s’agisse de l’entreprise, de l’école ou de la famille ; et par contraste d’un autre côté, l’emprunt en substitution de notions quelque peu transfuges : management, leadership… bref autant de poncifs dont l’usage inflationniste révèle par effet de miroir la situation corrélative de crise que traverse l’exercice de l’autorité.