François Chirpaz*
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« Laisse-moi parler devant ta miséricorde : moi qui ne suis que terre et cendre,
laisse-moi pourtant parler car voici que je m’adresse à ta miséricorde
et non pas à l’homme qui rirait de moi, c’est à elle que je parle.
Et toi aussi, peut-être, tu ris de moi ;
mais tourne-toi vers moi et tu auras pitié. »
St Augustin, Confessions, I, VI, 7
Dans la vie religieuse, tout au long de la tradition chrétienne, la prière est la forme de relation avec Dieu à partir de la condition de la créature ; mais déjà Abraham, lorsqu’il implore pour le salut de Sodome et Gomorrhe, ou encore le psalmiste.
Une parole mais non pas n’importe laquelle. Celle qui commande ou donne un ordre en surplomb. Elle domine et elle veut prétendre imposer. Prier, par contre, est adresser une demande, à partir d’une position de faiblesse.
Toute prière est une forme de la parole humaine adressée à un autre à partir d’une position de faiblesse. Devant l’autre homme et, à plus forte raison devant son Dieu. C’est parce que je suis sans pouvoir que je ne puis que solliciter.