Francis Marfoglia
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Résumé : Le déclin de la verticalité et l’effondrement de l’autorité constituent une crise sans précédent de la transmission. Mais, s’il y a crise, en quel sens faut-il l’entendre ? Est-ce le peuple qui rejette ses élites ou les élites qui rejettent le peuple ? Révolte du peuple ou révolte des élites ? Depuis la déconstruction, les élites ont pris fait et cause pour la cancel culture qui s’accomplit dans le mouvement woke, elles se sont engouffrées dans le mouvement des réformes sociétales et ont largement trahi la cause des peuples. S’impose alors de penser cette crise de la transmission à partir de la très fructueuse distinction entre têtes bien pleines et têtes bien faites proposée par Montaigne. Cette distinction permet de mettre en exergue les faiblesses constitutives des têtes bien pleines, d’en apporter la preuve avec la réception de l’œuvre de Soljenitsyne par l’élite américaine, puis d’opérer le parallèle avec l’étonnant mépris de l’Occident que ces mêmes élites veulent imposer au monde. Ce dernier point éclaire comment la disparition de l’autorité des élites ne correspond pas à sa contestation par le peuple mais à la revendication de l’autorité de l’intelligence que la sagesse populaire du peuple français a conservée comme un héritage de la philosophie occidentale auquel fort heureusement rien ne peut l’inciter à renoncer.