Transcription d’un entretien réalisé en italien par François Prouteau et Nathanaël Wallenhorst pour CHARIS – Commission Promotion Humaine, le 14 mars 2022 à la Congrégation pour l’Education catholique
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François Prouteau : Merci Votre Excellence Monseigneur Zani de nous accueillir aujourd’hui dans votre bureau de la Congrégation pour l’Éducation catholique. Le Saint-Père vient d’engager l’Église, tous les femmes et les hommes de bonne volonté, dans un nouveau « pacte éducatif mondial ». Qu’est-ce qui provoque cette initiative ? Quel est le but visé ?
Monseigneur Zani : Tout d’abord, il faut dire que le Saint-Père a toujours été très attentif à la question de l’éducation car il a toujours été en contact avec les jeunes, avec les étudiants, depuis de nombreuses années. Il a toujours eu un dialogue très ouvert. Dans l’un de ses discours sur l’éducation, il a déclaré qu’éduquer est un processus, une marche. Lorsque vous marchez, il est important que votre pied rencontre une situation claire et précise : les valeurs, la vision, le terrain et aussi la sécurité du projet. D’autre part, il faut affronter les défis et les problèmes d’aujourd’hui. Éduquer, c’est tenir ensemble la vision anthropologique, celle que nous avons, et en même temps faire face aux défis d’aujourd’hui. Mais le pacte éducatif est né non seulement de la sensibilité éducative du Saint-Père, mais aussi de la rencontre avec des représentants d’autres Églises et d’autres religions, en particulier des juifs et des musulmans. Ils sont venus demander au Saint-Père de prendre la parole sur l’éducation, de lancer un message qui serait une boussole pour tous ceux qui sont impliqués dans le domaine de l’éducation. En ce sens, la proposition du pacte éducatif mondial est une réponse à une demande. A partir de là, le Pape a mis l’accent sur trois objectifs importants. Tout d’abord, le pacte éducatif permet de combler le fossé entre les générations, jeunes et adultes. Ensuite, il est important que l’éducation aide à entrer dans l’ensemble de la réalité – et dans la réalité, il existe une dimension transcendante. Si on enlève la dimension transcendante tout s’écroule, on est dans le relativisme. Enfin, l’autre élément que le Pape souligne est l’importance d’entrer en dialogue avec la nature, le monde, l’environnement, qui nous demandent d’être les protagonistes d’une transformation globale qui tient tout ensemble.