Michel Soëtard*
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Résumé : L’auteur profite d’une réflexion sur la question, hautement d’actualité, de l’éducation morale à l’école pour situer le rôle de l’affectivité dans le cadre de la rationalité scolaire. Il montre les limites du modèle durkheimien, qui a dominé, et continue à dominer le système éducatif français : ce modèle, sérieusement mis en question sous les coups de boutoir d’une critique sociale qui, tout à la fois, consacre le règne de l’individu et déconstruit l’institution, ne fonctionne plus dans l’École du XXI° siècle sans engendrer d’insolubles contradictions. L’auteur propose alors un autre modèle, construit sur la distinction qu’introduit Rousseau entre conscience et raison. Partant de là, il montre qu’une pédagogie morale peut être mise en œuvre, qui articule la construction de la raison, tâche spécifique de l’École, sur une dimension du cœur qui porte la liberté et s’exprime dans la conscience. Il montre encore à quelles conditions une telle pédagogie, sollicitant l’intériorité de l’enfant, peut tirer le meilleur profit de la dimension religieuse.