Gilles Lecocq*
L’acte d’enseigner dit quelque chose du sens de l’homme qui est privilégié chez un enseignant. L’acte d’enseigner le physique des corps renseigne également sur le respect qu’un enseignant attribue aux dimensions humaines de ceux-ci. Sur quels sens spécifiques repose alors l’acte d’enseigner l’éducation physique à l’école ? C’est autour de cette question que les notions d’éducation corporelle, d’éducation spirituelle et d’éducation citoyenne sont à décliner pour rappeler ce qu’une éducation physique scolaire peut apporter à un établissement catholique d’enseignement[1]et à une communauté de destins scolaires[2]. Au sein de ceux ci, plusieurs disciplines d’enseignement semblent naturellement missionnées pour travailler cette question tandis que d’autres paraissent mises à l’écart voire mises à l’index, leurs utilités et leurs efficacités restant perpétuellement à démontrer. Parmi ces disciplines d’enseignement, marginalisées en apparence, l’éducation physique se trouve dans une dys-position institutionnelle qui lui confère un statut paradoxal et une consistance souple. Si la place de l’éducation physique dans une institution scolaire ne souffre d’aucune contestation, manifeste, les contours de cette place restent fuyants et incertains précisément parce que l’éducation physique :