La survivance d’un mythe et les liaisons dangereuses
François Hochepied*
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Le « sport catholique » : sujet d’historiens, réflexions désuètes ou légitimes préoccupations ?
Dans la contestation virulente qui frappe de plein fouet le christianisme, et le catholicisme en particulier (Rémond, 2000, 2005, 11, 12), le rapport au corps est l’un des points majeurs du contentieux. Il ne s’agira pas, dans le cadre de cet article, de reprendre le procès, ce qui inviterait, bien sûr, aux nuances indispensables.
Certes, il est évident que les tendances jansénistes et rigoristes dans le catholicisme ont contribué à majorer les interprétations sévères concernant le corps et le rigorisme a survécu bien au-delà des condamnations qui ont frappé le jansénisme : il appartient au temps long de l’Histoire. (Cognet, 2000, 3)
Mais il n’en demeure pas moins vrai que, contrairement à une idée reçue trop souvent affirmée de la part des athées hostiles à la religion chrétienne, cette dernière n’est pas toute entière vouée au combat contre le corps, la chair et la sensualité. Comme le remarque G. Cholvy (2010, 2), même le catéchisme officiel de l’Eglise, qui n’est pourtant pas un texte suspect d’originalité, y insiste :
« La chair est le pivot du Salut. Nous croyons en Dieu qui est le créateur de la chair ; nous croyons au Verbe fait chair pour racheter la chair ; nous croyons en la résurrection de la chair, achèvement de la création et rédemption de la chair […]. Nous croyons en la vraie résurrection de cette chair que nous possédons »[1].