Marine Campedel*
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Résumé : Cet article a pour objectif d’exposer différentes façons actuelles de « faire des neurosciences » à l’école, en France, et d’apporter une précision de vocabulaire qui pourrait éclairer comment l’enseignant se positionne dans ces différents contextes. La neuroéducation, d’un côté, apporte des informations sur le cerveau dont les prolongements éducatifs sont encore à valider dans les écoles. Loin de formater, les neurosciences éducatives s’aventurent, elles, dans une certaine complexité pluridisciplinaire et renouvellent les réponses aux défis éducatifs classiques. En popularisant le concept de plasticité cérébrale, elles invitent au développement d’une humanité bienveillante, coopérative et curieuse.
Mots clés : Neuroéducation, neurosciences cognitives, affectives, sociales, coopération, éducation.
Les (neuro)sciences au service de l’éducation
Pas une nouveauté
En France, les sciences de l’éducation sont devenues une discipline universitaire dans les années 60, mais un essor de la recherche scientifique en éducation est observé dès la fin du XIXème siècle, sous le nom de pédagogie expérimentale. Pas encore ministre de l’Education Nationale, Blanquer a écrit un livre[1] dans lequel il confronte notre système éducatif à certains résultats scientifiques. En instaurant ensuite le nouveau conseil scientifique de l’Education Nationale, répond-il enfin au vœu de Binet et Henri rapporté par Mialaret : « que l’administration française, trop éclairée pour ne pas comprendre l’intérêt supérieur de ces études, se persuade bien qu’on ne résoudra aucun problème pédagogique par des discussions, des discours et des joutes oratoires, et favorise de tout son pouvoir les recherches de psychologie expérimentale dans les écoles »[2] ?
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