Paris, Salvator, 2020, 144 p.
C’est, dit-il, aux adolescents eux-mêmes que, à leurs propres demandes, le Père Petitclerc adresse cet ouvrage. Son hypothèse, c’est évidemment que la figure de ce jeune Saint (1842-1857), Dominique Savio, canonisé en 1954, suscite un désir d’identification : hypothèse risquée, néanmoins, dans la mesure de la différence entre « les jeunes d’aujourd’hui », volontiers rebelles à toutes normes, et ceux du XIXème siècle. Cependant, si l’on ne cède pas à des représentations trop sommaires, Dominique Savio peut leur parler à sa façon. Son message ne porte pas, en effet, d’abord sur les enseignements scolaires mais sur la vie relationnelle quotidienne, au sein de l’établissement. C’est là qu’il est original et peut exercer un rôle.
Son originalité, c’est la manière dont il s’efforce de transformer le climat de la récréation et de l’internat. C’est à ces moments-là qu’il exerce une très grande influence en s’efforçant de faire cesser « les bagarres, les comportements agressifs, la violence, voire les désirs malsains » ; il s’efforce d’animer la vie fraternelle et de cultiver la bonne entente entre élèves. Il peut donc être considéré comme l’ancêtre ou l’inventeur de la « médiation » par la façon dont il intervient pour mettre fin aux conflits. C’est pourquoi Jean-Marie Petitclerc peut voir en lui le début des pratiques de médiation. On peut considérer que, à ce titre, il est, une fois de plus, au départ des intuitions pédagogiques de Don Bosco.
Guy Avanzini