Documents de l’Épiscopat n°5, 2020, 167p.
Les nombreuses publications qui célèbrent le centième anniversaire du scoutisme se proposent volontiers de répondre à la question radicale que pose à leur propos Mgr Bozo : « le scoutisme catholique survit-il ou vit-il pleinement ? » (p.8).
Si sa réponse est fermement positive, elle suppose cependant d’identifier divers indices qui la justifient. Sans en proposer ici une liste exhaustive, nous retiendrons seulement quelques aspects caractéristiques.
La première est sans doute la netteté de la confirmation de l’intention apostolique : il s’agit, et plus que jamais, de faire face à l’ignorance religieuse et à la méconnaissance du christianisme. Il importe pour cela de revivifier le dynamisme spirituel du mouvement et d’intensifier sa volonté de témoignage.
On connait la devise du scoutisme : « toujours prêts ! ». En termes plus contemporains, cela pourrait se formuler autrement : il s’agit de vouloir accompagner quiconque en a besoin. L’accompagnement consiste en effet à aider quelqu’un dans la réalisation d’un projet dont il est l’auteur mais qu’il ne pourrait sans doute pas accomplir tout seul. Le scout, dans la mesure de ses moyens, va entreprendre de l’y aider : cela est bien l’accompagnement.
Le Mouvement se propose aussi d’être accueillant à des adolescents de tous milieux sociaux. Il s’adressait davantage, traditionnellement aux plus favorisés. Son intention est, dorénavant, de s’ouvrir aux jeunes des quartiers populaires et des banlieues. C’est là un objectif auquel il lui importe de s’attacher tout particulièrement.
Le scoutisme sera également de plus en plus attentif à la réflexion sur son action éducative. Cela est, notamment, à la fois, la raison et l’objectif de la création des cahiers CLEOPHAS, centrés sur l’action liturgique et, surtout, les problèmes spirituels qui y sont liés.
Osera-t-on, pour clore cette liste, adopter la proposition, à la fois paradoxale et profonde, d’un aumônier, qui propose de considérer que le premier scout est : Jésus Christ. Aussitôt, cependant, une question se pose : vu la diversité des associations de scoutisme catholique, à laquelle Jésus Christ adhérerait-il ? Quoi qu’il en soit, Deo adjuvante, le scoutisme est bien marche vers son deuxième centenaire.
Guy AVANZINI