Commission permanente de l’Enseignement catholique
L’éducation affective, relationnelle et sexuelle dans les établissements catholiques d’enseignement

Paris – Avril 2010 – 23 p.

Le Secrétariat Général de l’Enseignement Catholique a promulgué, sur cette problématique épineuse, une synthèse brève mais remarquable par sa densité, la justesse et la sobriété du ton, la solidité des références et la qualité de sa réflexion. Sans doute le projet en était-il malaisé et risqué… Comme les auteurs le remarquent, les lieux de discorde entre « la culture ambiante », (p.4) et l’enseignement de l’Eglise se situent en effet au moins sur quatre points : le respect de toute vie humaine naissante, l’indissolubilité du lien conjugal, la relation entre sexualité et fécondité, l’affirmation de la différence sexuelle. Mais le défi a été intelligemment assumé et le texte évite aussi bien la moralisation hautaine que la démagogie simpliste. L’idée inspiratrice de ces pages, c’est que la vision anthropologique dont elles émanent conçoit l’éducation de la personne comme à la fois et indissociablement affective, relationnelle et sexuelle. Confirmant la conception intégraliste caractéristique de la pédagogie chrétienne, elles affirment d’emblée que celle-ci propose « l’éducation relationnelle d’une personne sexuée » (p. 3)  car notre religion est celle d’un Dieu incarné « Le Verbe s’est fait chair » : cela instaure « la dignité du corps humain » (p.5) ; en le valorisant ainsi, on s’interdit de l’asservir à la seule satisfaction capricieuse du désir.

La difficulté d’ordre pastoral, c’est de savoir dire cela, donc sans renier l’identité chrétienne, tout en s’efforçant, dans une conjoncture sociologiquement défavorable, de la rendre intelligible, comme respectueuse de la diversité des traditions culturelles (p.6). C’est dire l’importance d’une parole à la fois authentique et exempte de sectarisme et d’étroitesse, qui se situe à un autre niveau que celui des bavardages des médias et s’efforce de former « à l’usage raisonné de la liberté et au discernement » (pp.6 et 9) comme à la capacité « d’intégrer la sexualité à un projet de vie » (p.9)

La pertinence et la qualité réflexive de ce document sont de nature, aujourd’hui, à aider les éducateurs de tous statuts à saisir en profondeur les enjeux de questions qui les préoccupent à bon droit et, souvent, les inhibent dans la recherche d’un positionnement intelligent. Il pourrait utilement être discuté en équipe, notamment avec les APS, comme avec les parents, au sein des établissements.

Guy AVANZINI