Jean-Marie Petitclerc
La pédagogie de Don Bosco, en douze mots clés

Paris – Ed. Don Bosco – 2012 – 214 p.

C’est toujours avec plaisir que l’on entreprend la lecture d’un ouvrage du Père Petitclerc, sûr que l’on est d’y retrouver la forte pertinence de la pensée et la rigoureuse clarté de l’expression. Et tel est bien le cas de cette synthèse de la pédagogie de Don Bosco, déclinée en 12 mots-clés, qui entendent en identifier les traits structuraux. Aussi bien, sa publication est particulièrement opportune, alors que va s’inaugurer la célébration du 2ème centenaire de la naissance du Fondateur et que la mutation sociale actuelle laisse beaucoup d’éducateurs dans le désarroi et le découragement.

Reprenant des thèmes déjà évoqués dans ses ouvrages antérieurs, et en grande union de pensée avec Xavier Thévenot, l’auteur rappelle très utilement que la déroute de l’éducation procède largement d’une opinion commune qui s’obstine dans une représentation erronée de ses causes. Face à cela, il redit notamment que, contrairement à un préjugé tenace, il n’y a pas « crise de l’autorité » mais décrédibilisation de ceux qui, la confondant avec le pouvoir, nourrissent la méfiance à leur endroit, par leurs incohérences et leur propre manque de repères. L’autorité ne procède pas des institutions, elles-mêmes dépourvues de leur prestige d’antan, mais des personnes, en tant que telles, si du moins elles la méritent et l’inspirent. Il souligne aussi le rôle primordial de la confiance, à ne pas confondre naïvement avec le laxisme, et celui de l’affection ressentie, l’amorevolezza.

On pourra éventuellement regretter que J.M. Petitclerc ait ici décidé de « s’en tenir à une lecture sécularisée de la pédagogie de Jean Bosco » (p. 200). Il reste que, si elle ne se présente pas comme une théorie pédagogique de type habituel, et malgré le laïcisme ou l’inculture de ceux qui s’obstinent à l’ignorer parce qu’elle est intrinsèquement chrétienne, « la pédagogie salésienne offre un atout et une chance » (p. 207). Ceux qui cèdent au scepticisme ou qui désirent une naïve répressivité seraient bien avisés de s’en apercevoir, et tous seront reconnaissants à l’auteur de leur ouvrir des perspectives novatrices.

Guy AVANZINI