Editions du Signe – 2013 – 124 p.
L’on connaît la belle étude du Père Morand Wirth, professeur à l’Université Pontificale Salésienne de Rome, sur St François de Sales et le rôle que tient l’éducation dans sa doctrine spirituelle et pastorale[1]. Mais ce livre porte sur une personnalité bien différente : en effet, le Père Auguste Arribat, à qui des circonstances familiales n’ont permis de commencer des études secondaires qu’à 18 ans et qui fut ordonné prêtre, dans la Congrégation Salésienne, à 33 ans, n’a jamais écrit dans le registre théorique sur la pédagogie ; il n’a laissé que des sermons et des méditations, rédigés au long de son ministère, dans les fonctions successives que l’obéissance lui a assignées. En revanche il fut, au fil des jours, un éducateur attentif, disponible et affectueux. La « réputation de sainteté » dont il fut vite entouré tenait à son accueil, à sa bonté, à sa simplicité, à son attention à autrui. Il avait assimilé en profondeur le « système préventif » de Don Bosco. Et c’est son authenticité qui lui acquit son autorité. C’est pourquoi la cause de son éventuelle béatification fut introduite à Toulon dès 1995.
La pédagogie chrétienne, c’est aussi cela : l’humble inventivité quotidienne de l’éducateur chrétien, qui s’efforce d’être fidèle au charisme dans la dynamique duquel il s’est situé. L’on doit remercier le Père Wirth de permettre ainsi une connaissance précise de l’un de ses confrères, qu’il a naguère connu à La Navarre et qui illustre avec discrétion mais intensément l’intuition salésienne.
Guy AVANZINI