Laurent Stalla-Bourdillon*
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« Nous sommes par grâce une liberté qui se découvre donnée à elle-même
dans l’Alliance nouvelle et éternelle – avec celui dont elle se reçoit. »
Père Albert CHAPELLE, sj
Herméneutique, pp. 39
Notre existence à chacun est enchâssée entre deux évènements qui bornent notre séjour terrestre : un don de vie purement gratuit et une perte de cette vie sur laquelle nous n’avons finalement aucun pouvoir. « Qui peut rajouter une seule coudée à la longueur de sa vie ? » demandera Jésus à ses disciples (Mt 6,27). Ainsi, l’enjeu central de l’existence ne consiste sans doute pas tant à repousser l’heure de la mort, qu’à essayer d’exprimer notre compréhension de la signification du don gratuit qui nous fait exister. La vie apparaît bel et bien comme un appel à énoncer notre réponse personnelle à ce don. Cette réponse viendra constituer notre personne et nous parachever bien davantage que notre apparence corporelle. Dans cet entre-deux, la vie humaine apparaît dans son essence même comme un appel, une vocation. Ainsi, il devient possible de penser l’éducation des jeunes à partir de la réponse qu’ils devront formuler sur le don de la vie reçue. La tâche éducative trouve ici ses ressources les plus puissantes. L’éducation des jeunes ou plus exactement, la responsabilité éducative de ceux qui ont reçu cette mission, suppose deux choses : la conscience de l’énigme du don gratuit de la vie et l’avènement d’une réponse libre, faite de gratitude par un dialogue qui se prolongera et s’éternisera dans l’amour.