Archives de l’auteur : de La Garanderie Thierry

Appel à contribution pour le n°14

 

 

Revendiquer ou éduquer la
liberté d’expression ?

 

 

« Liberté : c’est un de ces mots détestables qui ont plus de valeur que de sens ; qui chantent plus qu’ils ne parlent ; qui demandent plus qu’ils ne répondent ; de ces mots qui ont fait tous les métiers, et desquels la mémoire est barbouillée de Théologie, de Métaphysique, de Morale et de Politique ; mots très bons pour la controverse, la dialectique, l’éloquence, aussi propres aux analyses illusoires et aux subtilités infinies qu’aux fins de phrases qui déchaînent le tonnerre », Paul Valéry, Regards sur le monde actuel, in Œuvres II, Editions La Pléiade, p. 951.

La liberté d’expression n’est-elle pas une « expression » qui a plus de valeur que de sens ? Cette expression se présente, bien souvent, comme une étiquette, ou comme un étendard que nous érigeons, voire comme un rempart lorsque nous avons le sentiment de ne pas pouvoir dire ce que l’on pense.

Mais le fait de revendiquer la liberté d’expression comme une valeur nous permet-elle de savoir ce qu’elle est ? La liberté d’expression demande encore à être explicitée. Elle est une liberté fondamentale inscrite dans la Déclaration universelle des Droits de l’homme de 1948 (article 19). Puisque cette liberté est accordée, n’avons-nous pas à la revendiquer comme un droit ?

Seulement, comment faire un usage approprié de cette liberté d’expression ? Chaque personne est-elle à même d’évaluer les moyens opportuns de son usage ? Nous tenons là une difficulté importante, preuve que la signification d’une telle liberté n’est pas évidente : pour user de la liberté d’expression (si seulement il est possible d’en avoir un usage), un apprentissage semble requis.

La liberté d’expression ne serait-elle pas davantage à éduquer qu’à revendiquer ? Mais pourquoi une telle éducation est-elle nécessaire ? 

En suivant les pas d’une anthropologie chrétienne, les paroles du Christ ouvrent des espaces d’expression à nos libertés fondamentales. Cette Parole du Christ nous invite à faire retour sur notre manière de porter notre propre parole dans le monde et à prendre soin de cette liberté qui nous a été confiée : aime ton prochain comme toi-même et prends soin de la liberté d’expression de l’autre comme de la tienne.

Nous proposons quelques questions qui sont des invitations à interroger la liberté d’expression :  

  • La liberté d’expression s’éduque-t-elle ?
  • La liberté d’expression éduque-t-elle l’être humain ? Comment faire l’expérience de la liberté d’expression ?
  • Comment le contexte culturel ou social influe-t-il sur la liberté d’expression ?
  • Comment penser une éthique chrétienne de la liberté d’expression ?

Nous attendons les types de contribution suivants :

            1) Repères fondamentaux renvoyant à des champs disciplinaires tels que : histoire, théologie, psychologie, anthropologie, doctrines éducatives ou pédagogiques…

            2) Présentations de pratiques, tentées ou en cours ;

            3). Prospective, projets ou perspectives innovants s’attachant à identifier des propositions chrétiennes pertinentes pour demain.

Tout chercheur ou auteur désirant participer au numéro 14 de EDUCATIO définira un sujet susceptible de répondre aux finalités de l’axe choisi.

Langues officielles de publication : anglais, espagnol, français, italien, allemand.

Démarche de soumission d’un article :

 Dans un premier temps, l’auteur adresse Secrétariat de Rédaction l’intitulé du sujet choisi accompagné d’un résumé succinct.

Le Comité de Rédaction adressera une confirmation à l’auteur 

‚ Dans un deuxième temps, l’auteur communique au Secrétariat de Rédaction son texte complet.

Merci de consulter les consignes aux auteurs :

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Date limite de transmission : 30 septembre 2023.

Correspondance

contact@revue-educatio.eu

L’homme n’est-il que neuronal ? Pour une physiologie de l’esprit

Thierry de La Garanderie*

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Résumé : serions-nous soumis au diktat des neurosciences dans notre lecture de l’activité de la connaissance en l’être humain ? N’y aurait-il qu’un discours admissible, celui des sciences du cerveau, sur la cognition qu’il nous faudrait accepter sans condition ? A l’encontre d’un tel diktat, l’auteur s’oppose à l’idée répandue que l’homme ne serait qu’un homme neuronal, qu’il n’aurait rien à faire de l’esprit. Il ne s’agit pas tant de nier la pertinence d’une lecture neuroscientifique de la cognition, que de mettre en évidence la fécondité d’un autre discours de nature phénoménologique qui appréhende les phénomènes cognitifs depuis l’étude descriptive des vécus de conscience.

Abstract : Could it be that we are subject to the diktat of neuroscience in our reading of human knowledge creation ? Is brain science the one acceptable discourse on cognition, and should we accept that unconditionally? Faced with such a consensus, the author opposes the widespread idea that we are our neurons, that the mind in nothing more than physical matter. This approach is not so much a question of denying the relevance of a neuroscientific reading of cognition as it is a means of highlighting the potential insights of another discourse, a discourse of a phenomenological nature, one that takes as its starting point the descriptive study of experiences of consciousness when looking at cognitive phenomena.

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Affectivité et connaissance : pour une pédagogie du projet de sens

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Thierry de La Garanderie*

Résumé : permettre à un élève de s’engager sur les chemins de la connaissance (y compris la plus conceptuelle) ne requiert-il pas de prendre en compte sa vie affective ? La connaissance se vit, s’éprouve depuis la sensibilité, sans jamais s’en séparer. Toute éducation à la connaissance qui couperait les actes cognitifs de l’affectivité ne pourrait pas répondre à cette belle finalité pédagogique : que l’élève devienne un acteur de sens et éprouve en lui le sens de la connaissance.

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