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Eirick Prairat
Eduquer avec tact

Paris – E.S.F. – 2018 – 169 p.

L’on connaît les solides travaux de l’auteur sur le phénomène scolaire, le pouvoir, l’autorité, la sanction et tout ce qui concerne l’éthique de l’enseignant. Cet ouvrage les prolonge et les approfondit en introduisant la notion de « tact ». Et son grand mérite est d’établir pourquoi, en dépit de son acception banale, celui-ci n’est pas seulement une modalité de la courtoisie, une forme d’élégance ou un aspect des « bonnes manières », mais constitue en réalité une authentique vertu éthique, qui importe hautement à la relation éducative. En suivant son développement on pourrait dire qu’il est la capacité d’articuler exigence et bienveillance, c’est-à-dire d’articuler une évaluation non démagogique -ce qui est déjà une forme de respect- avec la délicatesse à l’égard de la personne. On appréciera à bon droit la qualité des analyses d’Eirick Prairat, même si celle des causes de « l’éclipse » de la morale n’est pas pleinement convaincante. Certains seront surpris de trouver Canguilhem parmi les spécialistes du tact. Quoi qu’il en soit et en revanche, on le suivra volontiers dans son interrogatoire sur la formation des enseignants au tact : rude tâche ! C’est sans doute l’objectif ultime de l’éducabilité, mais le succès n’est pas garanti !

Guy Avanzini

 

Christine Jourdain, Marie-Chantal Daniel, Guy Le Bouëdec (sous la direction de)
L’explicitation des valeurs au cœur de l’acte pédagogique : Enjeux et outils pratiques

Lyon Chronique Sociale – 2018 – 94 p.

L’on sait combien, au sein d’une classe ou d’un établissement, le vivre-ensemble quotidien est fragile, menacé par ce qu’on appelle poliment des « incivilités ». Certes, la pédagogie officielle a cru y remédier en instaurant un « enseignement moral et civique » ; mais son efficacité est assez  aléatoire pour que, aux yeux de beaucoup, il soit naïf d’en attendre la sédation des difficultés. C’est pourquoi d’autres tentatives ont émergé, notamment celle de la pédagogie coopérative, telle que l’entend Jim Howden. Entre 2013 et 2015, ce dernier a pris l’heureuse initiative d’une vaste recherche-action au sein des établissements sous tutelle des Sœurs de la Présentation de Marie, fondées au XIXème siècle par Marie Rivier à Bourg-St-Andéol.

Une approche philosophique dense et  bienvenue indique ce que l’on peut attendre d’une démarche méthodique d’explicitation des valeurs, dont les séries de fiches exposent concrètement les objectifs, les procédures et les résultats. Les co-auteurs, notamment Guy Le Bouëdec, ne cachent pas les résistances possibles, dues notamment à la tradition laïque, mais en soulignent aussi ses bienfaits, tant au niveau de l’établissement que de la classe et dans le registre des relations interpersonnelles comme du travail scolaire et des apprentissages.

En particulier, ils soulignent fortement que les progrès sont dus à ce que l’explicitation des valeurs fait vivre et expérimente une cohérence entre le discours tenu sur ses mérites et la démarche et la vie quotidienne de la classe, alors que, le plus souvent, la discontinuité entre l’une et l’autre décrédibilise une parole perçue comme inauthentique (cf. p. 74). Tout spécialement, l’élève se sent alors respecté dans sa personne – or « la réciprocité est le critère du respect » (p. 89). Trop d’enseignants l’ignorent. C’est pourquoi « la cohérence….est plus que jamais nécessaire » (p.92). On retrouve ici un thème que J.M. Peticlerc a également fortement identifié.

Une réserve, cependant : pour prendre un cas limite, les adolescents révoltés, tous ceux qui, à tort ou à raison, se sentent exclus, rejetés, promis à l’échec et à l’exploitation rejetteront cette incitation à une coopération qui est une forme d’intégration, voire d’assimilation. Ils y verront une manœuvre idéologique d’endoctrinement et de manipulation récupératrice, « L’éducation aux valeurs de la démocratie, disent les co-auteurs, s’explique par le fait qu’elles demeurent hautement et majoritairement estimables dans notre société » (p.76). Mais ceux qui les rejettent a priori en seraient-ils convaincus ? Le paradoxe est qu’il faudrait particulièrement s’attacher à en convaincre ceux qui les récuseront le plus violemment. Plus globalement, l’Ecole n’est-elle pas recevable surtout par ceux qui pourraient le mieux s’en passer ?

C’est son climat de cohérence et d’authenticité qui fait la force et l’attractivité de ce livre.  Il pose des questions auxquelles on ne peut se dérober et, en disant qu’une « éducation morale et civique qui s’en tiendrait à un simple enseignement de la morale est vouée à l’échec » (p. 92), il énonce une mise en garde dont on voudrait que les décideurs tirent profit.

Guy Avanzini

 

Christiane Conturie
Heureux les enseignants ! Des pistes pour se ressourcer

Paris – Salvator -2018 – 190 p.

Le titre de cet ouvrage se veut sans doute provocant, et son auteur ne l’ignore pas (p.14). Il contraste grandement avec tous ceux, si nombreux, qui nourrissent une interminable complainte sur la déconsidération de la fonction enseignante, la démotivation des élèves, la détérioration de l’autorité établie et la restriction des « moyens ». Ici, on change heureusement d’univers. Membre de la Communauté Apostolique de St François Xavier, Christiane Conturie dit tout simplement sa joie d’être professeur. Et son objectif est, dans une réflexion chrétienne de haut niveau, d’indiquer avec précision à quelles conditions l’enseignant peut, à la fois et en même temps, éveiller ou restaurer le goût des écoliers pour le travail et trouver, ou retrouver lui-même, le bonheur d’être ce qu’il est.

Forte de son expérience, acquise tant à Abidjan qu’à Paris, l’auteur se réfère explicitement à la thématique de « l’éducation selon l’esprit », si remarquablement formalisée et mise en œuvre par Madeleine Daniélou. Son anthropologie indique qu’il s’impose d’emblée de « croire à l’intelligence des enfants » (p. 19) et applique à la pédagogie l’intuition bergsonienne de « l’élan vital » et des « Deux Sources ». Pour elle, l’élève est mu par le goût de la vérité, et il aspire à l’atteindre : il s’agit donc de promouvoir sa capacité de discernement et de jugement, moyennant un effort auquel, au demeurant, il ne faut pas craindre de l’inciter et qu’il soutiendra d’autant plus volontiers que le Maître se soucie d’articuler exigence et bienveillance : c’est là la condition du succès, lequel confirme le postulat initial de l’éducabilité de chacun. Aussi bien, cette conviction est particulièrement indispensable en cette époque où l’hétérogénéité croissante des idéologies et des valeurs oblige à des choix dont la pertinence est cruciale. A cet égard, on appréciera tout particulièrement la courageuse insistance de Christiane Conturie sur « le devoir de désobéissance », qui s’impose à « une autorité injuste et à des lois iniques, au nom d’une conscience en éveil, attentive à promouvoir des valeurs plus hautes »  (p. 79). Au moment où le discours officiel vante une « citoyenneté » moutonnière et conformiste, ces pages sont bienvenues. Non moins judicieuses s’avèrent celles qui portent sur l’autorité, comme sur le dialogue interreligieux. Encore sera-t-on moins confiant dans la portée de l’éducation à la fraternité, menacée qu’elle est, à la fois, par les communautarismes et par le refus laïc de reconnaissance d’une paternité spirituelle qui la fonderait. En revanche, on se réjouira des pages relatives à la « réussite », à un moment où ceux qui l’érigent en objectif ultime se gardent de la définir ou se contentent de l’avilir. Tout au contraire, elle la présente comme la capacité « d’ordonner sa vie en cohérence avec ses désirs les plus profonds» (p. 170). Il faut privilégier « la générosité de cœur, plutôt que l’ambition aveugle » (p. 174).

C’est pourquoi, dans une belle préface, Marguerite Léna peut écrire que, satisfaisant ainsi aux vœux de l’auteur, « les enseignants trouvent ici des suggestions précieuses, capables de stimuler leur propre imagination créatrice » (p. 10). Puissent beaucoup, ainsi, redevenir « heureux » !

Guy Avanzini

 

Jean-Marie Petitclerc
Ils continuent d’être appelés : les jeunes et la foi aujourd’hui

Paris – Médiaspaul Editions – 2018 – 134 p.

On ne compte plus les publications du Père Petitclerc ; parmi ses apports aux sciences de l’éducation, il lui est dû, tout particulièrement, la diffusion de la pensée de Don Bosco, dont il a décisivement établi l’originalité, la pertinence et l’actualité ; Centrale est simultanément sa contribution à la pédagogie chrétienne. L’on retrouve dans cet ouvrage la même maîtrise intellectuelle des problématiques posées et la même clarté dans l’exposé de leurs données. Mais ce livre présente en outre une spécificité courageuse, car il débat de la « vocation ». Certes, contrairement à la représentation que ce mot pourrait induire, il ne s’agit pas d’un traité sur l’accession au sacerdoce ou à la consécration religieuse, même si c’est l’objet des derniers chapitres, et au terme d’une analyse des caractéristiques culturelles de la jeunesse et de l’adolescence d’aujourd’hui : c’est en effet en fonction de celles-ci que le positionnement religieux peut être saisi et compris. Très précisément, l’étude de cette classe d’âge, qui intrigue, inquiète ou irrite les plus âgés, révèle notamment chez elle un désir de « réussir sa vie », qui est irréductible à celui de « réussir dans la vie » ; Autrement dit, son vœu profond n’est pas d’acquérir biens et pouvoir, mais de « concevoir un amour qui donne sens à la vie » (p. 73). Tous voudraient « entendre un vibrant appel de l’espérance » (p. 81) et contribuer à créer un monde fraternel « de justice et de paix » (p. 83).

C’est dans ce contexte que, montre l’auteur, d’aucuns peuvent entendre l’appel spécifique à un statut de consacré et à une fonction prophétique. Oui, précise-t-il, « le Seigneur continue d’appeler des jeunes qui se portent candidats à la vie religieuse et à la vie sacerdotale » (p. 104). Encore faut-il que la réponse à cet appel soit bien vécue, élucidée et comprise, pour assurer durablement la joie spirituelle de celui qui y répond et maintenir l’authenticité en son ministère. Il y a là des questions complexes, qu’il s’impose de poser et dont on regrettera seulement que, malgré une forte référence à Xavier Thévenot, le Père Petitclerc ne poursuive pas ici l’approfondissement. Du moins lui sera-t-on, à bon droit, reconnaissant de les avoir posées dans toute leur acuité, en ce moment où la « crise des vocations » suscite au sein de l’Église une forte inquiétude.

Guy Avanzini

 

Les jeunes, la foi et le discernement des vocations : synode 2018

Documents de l’Episcopat – n° 2 – 2018

Le dossier est, en quelque sorte, parallèle à l’ouvrage du Père Petitclerc : Ils continuent d’être appelés, recensé par ailleurs. Il présente en effet la synthèse commentée des réponses reçues en vue du Synode d’octobre 2018 à un questionnaire adressé à tous les organismes centrés sur la pastorale de la jeunesse. S’agissant des sujets de 16 à 29 ans, cela correspond, en France, à 11 millions d’adolescents, et d’adultes : comment vivent-ils la foi chrétienne et comment, éventuellement, discerner chez eux un appel au sacerdoce ou à la vie religieuse ?

Quoi qu’il en soit des interrogations possibles sur la représentativité de leurs propos, force est d’en apprécier la significativité. On y trouve, de fait, l’expression précise des aspirations et difficultés en la matière. On y observe le désir, tantôt confus et tantôt explicite, d’une spiritualité qui donne sens à la vie, comme le désir de paix et de fraternité, enfin la volonté de réussir sa vie malgré le désarroi des sociétés contemporaines et l’insécurité qui résulte d’un horizon menaçant. On relève, chez beaucoup, le besoin de participer pleinement à la vie de l’Église et, notamment, le goût des grands rassemblements, comme à Lourdes ou à Taizé. Tous en aiment le déploiement liturgique et l’intensité de l’expérience fraternelle. On note aussi « un grand zèle missionnaire chez nombre de jeunes catholiques qui ont à cœur d’annoncer l’Evangile aux autres, en inventant avec passion et créativité de nouveaux chemins d’évangélisation » (p.20). Il demeure cependant, chez beaucoup, la crainte d’un engagement durable et l’insécurité à l’égard de soi-même et de ses capacités. A plusieurs, le mot même de « vocation » fait peur, « souvent reçu avec des connotations négatives… parfois synonyme d’enfermement, de recrutement ou d’embrigadement » (p. 21). Encore faut-il néanmoins ajouter le rôle décisivement porteur des familles pratiquantes, « lieu d’éveil et d’appel, même si elles peuvent se sentir démunies devant l’annonce d’une vocation » (p. 21). De même en va-t-il du rôle d’éveil que peut tenir l’Ecole Catholique. Tout cela confirme le rôle décisif d’un « accompagnement » de qualité. Echo fidèle des ambivalences d’un milieu perturbé, de la fragilité des repères et des personnes, beaucoup ne sont pas sûrs d’avoir entendu un appel dont la discrétion, sous forme de murmure, met la liberté à l’épreuve d’un choix dont le sujet saisit  bien,  néanmoins, l’exigence qu’il requiert et la responsabilité qu’il confère. Mais peut-être le meilleur critère de la validité de cette recherche est-il précisément la prudence de ses conclusions.[1]

Guy Avanzini

 

[1] Nous croyons bon de signaler ces documents de l’Episcopat, qui traitent aussi des problèmes de la jeunesse : Jeunes professionnels – n° 4 – 2017 et Volontaires en Eglises – n° 10 – 2017

Réflexion sur la vocation avant de devenir cadre intermédiaire de l’action sociale et médico-sociale

Présentation d’une action de sensibilisation aux notions de « vocation » et de « mission de vie » à l’intention de professionnels de l’action sociale pressentis pour devenir cadres intermédiaires

Alexis Poujade

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Résumé : L’action relatée a été réalisée au sein d’une grande association d’action sociale d’inspiration chrétienne de France, et plus particulièrement au sein d’une des régions regroupant plusieurs dizaines d’établissements et services. Depuis plusieurs années, cette région organise un parcours d’aide au discernement pour des professionnels en poste, identifiés comme de potentiels cadres intermédiaires (chefs de service…). Au sein de ce parcours, une journée a été proposée cette année autour des notions de « vocation » et de « mission de vie ». Le présent texte se propose de présenter cette initiative en exposant dans ses grandes lignes, ses finalités, son déroulement, son contenu, et de premiers constats sur sa réalisation. Quelques perspectives d’améliorations concluront cette présentation.

Mots clés : vocation, mission de vie, émergence, personne, action sociale, éducateurs, personnalisme, discernement, cadre intermédiaire, choix

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Consacrée en éducation prioritaire : une vocation au service des vocations ?

Isabelle de La Garanderie*

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Résumé : Il est des situations où la question vocationnelle pourrait sembler particulièrement tue pour des raisons de neutralité. Pourtant, comme ailleurs, elle est en réalité au cœur de nos pratiques professorales. Aussi, pour un chrétien, la parole de Dieu peut offrir quelques pistes propices pour mieux mettre nos vocations personnelles au service de celles de nos élèves, en cherchant à créer un terreau favorable chez eux en vue d’une meilleure réception d’un appel, c’est-à-dire d’une plus grande liberté.

Mots clés : vocation, vie consacrée, bible, éducation, liberté

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Penser la vocation aujourd’hui : l’apport du synode des évêques sur « les jeunes, la foi et le discernement vocationnel »

Nathalie Becquart*

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Mots-clés : Vocation – Appel – Synode – Jeunes – Pape François
Keywords : Vocation – Call – Synod – Young adults – Pope Francis

La vocation, une notion floue et mal comprise par beaucoup

Pour avoir eu la joie d’intervenir à plusieurs occasions sur la question de la vocation auprès de responsables et professeurs de l’enseignement catholique français ces dernières années, j’ai pu constater à quel point cette notion de vocation est perçue et reçue de manière très diverse. Celui qui a l’occasion d’écouter les jeunes, mais aussi les éducateurs, sur ce sujet sait à quel point ce mot « vocation » a des connotations variées, généralement négatives et parfois positives. D’une manière générale, ce mot de vocation reste flou pour beaucoup. Il est même souvent un mot qui fait peur ! Dans notre contexte français, mais aussi en bien des pays, ce mot-phare de la religion chrétienne s’est sécularisé et est devenu polysémique. Si vous tapez vocation sur Google vous verrez ainsi apparaître des articles comme « crise de vocation chez les pompiers », « nous n’avons pas vocation à jouer les pirates ! », « une équipe de foot avec des joueurs à vocation offensive ! » « G7, la France a retrouvé le rôle clé qui est sa vocation »… Pour certains la vocation fait d’abord référence au choix d’un métier. On parle ainsi de vocation de professeur, de vocation de médecin ou encore de vocation artistique. Pour d’autres, en particulier pour de nombreux chrétiens, la vocation ne concernerait que les prêtres et les consacrés. Pour la majorité des personnes, ce mot peu clair est donc appréhendé,  sans qu’elles en aient conscience, d’une manière très réductrice. Tel est d’ailleurs le constat dressé lors de la consultation préparatoire au synode des évêques sur « les jeunes, la foi et le discernement vocationnel »[1] et résumé ainsi dans la synthèse nationale des réponses françaises[2] : « « le mot vocation – souvent reçu avec des connotations négatives – est parfois synonyme d’enfermement, de recrutement ou d’embrigadement ». Y est aussi relevé « la méfiance de la majorité des familles par rapport aux vocations entendues comme restreintes à la vie consacrée et presbytérale car elles redoutent cette vie pour leurs enfants. »[3]

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Orientation et vocation : à conjuguer au pluriel en école catholique

Benoit Skouratko*, Joseph Herveau**

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Les 8 et 9 novembre 2018, se tenait à Paris, la « Conférences internationales sur l’orientation » organisée par le CNESCO[1]. Il y a été affirmé que l’approche de l’éducation à l’orientation concerne tous les acteurs de la communauté éducative. Car l’accompagnement à l’orientation commence très jeune et ne peut se réduire aux seules étapes où l’on doit faire des choix. C’est un processus et un cheminement complexes dont le champ ne relève pas seulement de l’école : les élèves, sont des personnes avec leurs histoires et leurs parcours de vie. De plus, beaucoup pensent qu’enseignement et orientation ne sont pas forcément liés car il n’y a pas dans les programmes disciplinaires de mention aux préconisations à l’orientation. Comment donc procéder afin de croiser les deux ? Après 30 ans de travail sur l’orientation, l’on doit reconnaitre que c’est un chantier problématique qui peine à se vivre. Il est encore délicat de pouvoir croiser les compétences disciplinaires, transversales et les appétences afin de promouvoir une conception « vocationnelle » de l’orientation dans une perspective de formation intégrale de la personne[2]. C’est sans doute cela qui amène Gabriel, lycéen en terminale S à dire lors d’une table ronde sur l’orientation en septembre dernier : « si j’ai une dernière remarque à faire, l’accompagnement doit permettre de connaitre l’élève en vérité et d’établir une relation de confiance, nous ne sommes pas simplement un dossier ».

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Orientation et vocation : à conjuguer au pluriel en école catholique

Benoit Skouratko*, Joseph Herveau**

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Les 8 et 9 novembre 2018, se tenait à Paris, la « Conférences internationales sur l’orientation » organisée par le CNESCO[1]. Il y a été affirmé que l’approche de l’éducation à l’orientation concerne tous les acteurs de la communauté éducative. Car l’accompagnement à l’orientation commence très jeune et ne peut se réduire aux seules étapes où l’on doit faire des choix. C’est un processus et un cheminement complexes dont le champ ne relève pas seulement de l’école : les élèves, sont des personnes avec leurs histoires et leurs parcours de vie. De plus, beaucoup pensent qu’enseignement et orientation ne sont pas forcément liés car il n’y a pas dans les programmes disciplinaires de mention aux préconisations à l’orientation. Comment donc procéder afin de croiser les deux ? Après 30 ans de travail sur l’orientation, l’on doit reconnaitre que c’est un chantier problématique qui peine à se vivre. Il est encore délicat de pouvoir croiser les compétences disciplinaires, transversales et les appétences afin de promouvoir une conception « vocationnelle » de l’orientation dans une perspective de formation intégrale de la personne[2]. C’est sans doute cela qui amène Gabriel, lycéen en terminale S à dire lors d’une table ronde sur l’orientation en septembre dernier : « si j’ai une dernière remarque à faire, l’accompagnement doit permettre de connaitre l’élève en vérité et d’établir une relation de confiance, nous ne sommes pas simplement un dossier ».

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