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Educar desde la escucha: una experiencia universitaria en clave antropológica y esperanzadora ?

Gregorio Aboín Martín, Sylvia Cano Reguero, Centro de Enseñanza Superior Escuni

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Résumé (s) : Cet article présente une expérience éducative développée au Centre d’Enseignement Supérieur Escuni, où l’écoute est envisagée comme un axe anthropologique, pédagogique et spirituel de la formation des enseignants. À travers les initiatives du Service de Spiritualité et de Foi — telles que l’Espace d’Écoute, les ateliers d’intelligence spirituelle, les célébrations liturgiques et la Foire du Volontariat — l’article explore comment l’écoute peut structurer une pédagogie de l’espérance conforme aux valeurs du Pacte Éducatif Global. Dans une perspective humaniste-chrétienne, il est affirmé que l’écoute n’est pas seulement une technique relationnelle, mais une attitude transformatrice qui reconnaît la dignité de l’autre, ouvre des espaces de sens, renforce les liens communautaires et encourage l’engagement éthique avec la réalité.

Mots clés : Écoute, espérance, spiritualité, formation des enseignants, Pacte Éducatif Global, pédagogie humaniste.

Abstract : This article presents an educational experience developed at the Escuni Higher Education Institution, where listening is framed as an anthropological, pedagogical, and spiritual axis of teacher training. Through initiatives promoted by the Service of Spirituality and Faith — including the Listening Space, spiritual intelligence workshops, liturgical celebrations, and the Volunteer Fair — the article explores how listening can articulate a pedagogy of hope aligned with the values of the Global Compact on Education. From a Christian humanist perspective, it argues that listening is not merely a relational technique but a transformative attitude that acknowledges the dignity of the other, opens up spaces of meaning, strengthens community bonds, and fosters ethical engagement with reality.

Keywords : Listening, hope, spirituality, teacher training, Global Compact on Education, humanist pedagogy.

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La esperanza en tiempos sin esperanza: claves filosóficas y éticas en la aplicación de las propuestas del magisterio del Papa Francisco en la educación

Francisco De Ferari Correa[1] y Pedro Pablo Achondo Moya[2]

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Resumen

La crisis del tiempo actual o los tiempos de crisis, manifestada en el ámbito cultural, social, institucional, político y ambiental han menoscabado la esperanza. La estabilidad de la democracia claudica como lo hace el clima. No cabe duda de que vivimos y padecemos un difícil escenario para construir una sociedad justa, solidaria y pacífica. En ese sentido es que se busca abordar el tema de la esperanza, en tanto espera activa que transforma la actitud presente. La filosofía judía basada en el reconocimiento y rostro del otro proporciona claves de lectura sumamente interesantes para abordar la esperanza. Lejos de entenderla como un atributo ganado o vinculado a la individualidad de la persona, la esperanza es siempre una construcción colectiva que además es respuesta a la palabra e irrupción de un Otro (Levinas, 2012; Cohen, 2010). La esperanza, desde esta perspectiva, consiste en la actitud comunitaria de espera fiel en la promesa salvífica o mesiánica. La esperanza configura, así, una ética que proporciona un sentido para la vida (Ribeiro, 2022) y una apertura al otro. Desde el contexto latinoamericano de sufrimiento e injusticia, el pensamiento filosófico y teológico se ha esforzado por relevar la esperanza como resistencia de los pueblos y opción ética fundamental. De ese modo una ética del rostro, en diálogo con la filosofía anclada en estas latitudes, permite hacer visibles subjetividades invisibilizadas por una cierta modernidad.

Es en este sentido profundo de la esperanza, como respuesta a la alteridad, que es posible verificarla en caminos trazados a contracorriente del status quo y la degradación socioambiental y cultural, como muchas de las rutas movilizadas por el pontificado del Papa Francisco. En múltiples ocasiones expresó que la educación es un acto de esperanza. Una de las declaraciones más significativas al respecto fue en el Videomensaje para el lanzamiento de la Misión 4.7 y el Pacto Educativo Global, el 16 de diciembre de 2020. En este mensaje, el Papa Francisco afirmó explícitamente: «La educación es siempre un acto de esperanza que, desde el presente, mira al futuro».

Esta idea central forma parte del corazón del Pacto Educativo Global: un llamado a unir esfuerzos para una educación más inclusiva, solidaria y orientada al desarrollo humano integral, que busca transformar la sociedad y superar la «globalización de la indiferencia» y la «cultura del descarte».

Para ello tomamos dos casos recientes y concretos: El camino de conversión ecológica realizado desde el año 2020 por la Red de Colegios Maristas de Chile, dónde se ha elaborado y desarrollado en comunidad un plan de 5 años basado en la Ecología Integral (Laudato Si’, 2017; Querida Amazonia, 2020), como fuente inspiradora. Y, un segundo caso, tomado de la educación universitaria en la Universidad Católica Silva Henriquez, donde diversas iniciativas, como «El sueño de Chile» y la dimensión ciudadana de la juventud están inspiradas en el magisterio social de Francisco expresado en particular en Fratelli Tutti (2020).

El presente artículo espera mostrar que la esperanza se realiza en niveles cotidianos y desde aplicaciones concretas. Es por estas pequeñas puertas donde la chispa mesiánica (Achondo, 2025; Benjamin, 2013; Reyes Mate, 2009) continúa entrando y encendiendo comunidades y colectividades, en la medida en que la alteridad sea reconocida sobre todo cuando esta se presenta desde el fracaso o la derrota; es decir,

sin esperanzas.

Palabras Claves: Esperanza, ética, reconocimiento, educación, Papa Francisco, ecología integral.

 

Résumé

La crise actuelle ou les temps de crise, qui se manifestent dans les domaines culturel, social, institutionnel, politique et environnemental, ont sapé l’espoir. La stabilité de la démocratie s’effondre, tout comme le climat. Il ne fait aucun doute que nous vivons et subissons une situation difficile pour construire une société juste, solidaire et pacifique. C’est dans ce sens que nous cherchons à aborder le thème de l’espoir, en tant qu’attente active qui transforme l’attitude présente. La philosophie juive, fondée sur la reconnaissance et le visage de l’autre, fournit des clés de lecture extrêmement intéressantes pour aborder l’espoir. Loin d’être comprise comme un attribut acquis ou lié à l’individualité de la personne, l’espoir est toujours une construction collective qui est également une réponse à la parole et à l’irruption d’un Autre (Levinas, 2012 ; Cohen, 2010). L’espoir, dans cette perspective, consiste en une attitude communautaire d’attente fidèle à la promesse salvifique ou messianique. L’espoir configure ainsi une éthique qui donne un sens à la vie (Ribeiro, 2022) et une ouverture à l’autre. Dans le contexte latino-américain de souffrance et d’injustice, la pensée philosophique et théologique s’est efforcée de mettre en avant l’espoir comme résistance des peuples et option éthique fondamentale. Ainsi, une éthique du visage, en dialogue avec la philosophie ancrée dans ces latitudes, permet de rendre visibles des subjectivités rendues invisibles par une certaine modernité.

C’est dans ce sens profond de l’espoir, en réponse à l’altérité, qu’il est possible de le vérifier dans des voies tracées à contre-courant du statu quo et de la dégradation socio-environnementale et culturelle, comme beaucoup des voies mobilisées par le pontificat du pape François. À plusieurs reprises, il a déclaré que l’éducation est un acte d’espoir. L’une des déclarations les plus significatives à cet égard a été faite dans le message vidéo pour le lancement de la Mission 4.7 et du Pacte mondial pour l’éducation, le 16 décembre 2020. Dans ce message, le pape François a explicitement affirmé : « L’éducation est toujours un acte d’espoir qui, à partir du présent, regarde vers l’avenir ».

Cette idée centrale est au cœur du Pacte mondial pour l’éducation : un appel à unir nos efforts pour une éducation plus inclusive, solidaire et orientée vers le développement humain intégral, qui cherche à transformer la société et à surmonter la « mondialisation de l’indifférence » et la « culture du rejet ».

Pour cela, nous prenons deux cas récents et concrets : le cheminement vers la conversion écologique entrepris depuis 2020 par le Réseau des collèges maristes du Chili, où un plan quinquennal basé sur l’écologie intégrale (Laudato Si’, 2017 ; Querida Amazonia, 2020) a été élaboré et développé en communauté, comme source d’inspiration. Et, un deuxième cas, tiré de l’enseignement universitaire à l’Université catholique Silva Henriquez, où diverses initiatives, telles que « El sueño de Chile » (Le rêve du Chili) et la dimension citoyenne de la jeunesse, s’inspirent de l’enseignement social de François, exprimé en particulier dans Fratelli Tutti (2020).

Le présent article vise à montrer que l’espoir se réalise au quotidien et à partir d’applications concrètes. C’est par ces petites portes que l’étincelle messianique (Achondo, 2025 ; Benjamin, 2013 ; Reyes Mate, 2009) continue d’entrer et d’enflammer les communautés et les collectivités, dans la mesure où l’altérité est reconnue, surtout lorsqu’elle se présente sous la forme d’un échec ou d’une défaite, c’est-à-dire sans espoir.

Mots clés : Espoir, éthique, reconnaissance, éducation, Pape François, écologie intégrale.

 

 

Abstract

The current crisis, or times of crisis, manifested in the cultural, social, institutional, political and environmental spheres, have undermined hope. The stability of democracy is faltering, as is the climate. There is no doubt that we are living through and suffering from a difficult scenario in which to build a just, supportive and peaceful society. It is in this sense that we seek to address the issue of hope, as an active expectation that transforms our present attitude. Jewish philosophy, based on the recognition and face of the other, provides extremely interesting insights into how to approach hope. Far from understanding it as an attribute earned or linked to the individuality of the person, hope is always a collective construction that is also a response to the word and irruption of an Other (Levinas, 2012; Cohen, 2010). Hope, from this perspective, consists of the community’s attitude of faithful waiting for the salvific or messianic promise. Hope thus shapes an ethic that provides meaning for life (Ribeiro, 2022) and an openness to the other. From the Latin American context of suffering and injustice, philosophical and theological thought has strived to highlight hope as the resistance of peoples and a fundamental ethical choice. In this way, an ethics of the face, in dialogue with the philosophy anchored in these latitudes, allows for the visibility of subjectivities rendered invisible by a certain modernity.

It is in this profound sense of hope, as a response to otherness, that it is possible to verify it in paths traced against the status quo and socio-environmental and cultural degradation, such as many of the routes mobilised by Pope Francis’ pontificate. On multiple occasions, he has stated that education is an act of hope. One of his most significant statements in this regard was in his video message for the launch of Mission 4.7 and the Global Compact on Education on 16 December 2020. In this message, Pope Francis explicitly stated: ‘Education is always an act of hope that, from the present, looks to the future.’

This central idea is at the heart of the Global Compact on Education: a call to join forces for a more inclusive, supportive education geared towards integral human development, which seeks to transform society and overcome the ‘globalisation of indifference’ and the ‘throwaway culture’.

To this end, we take two recent and concrete cases: The path of ecological conversion undertaken since 2020 by the Marist School Network of Chile, where a 5-year plan based on Integral Ecology (Laudato Si’, 2017; Querida Amazonia, 2020) has been developed and implemented in community, as a source of inspiration. And, a second case, taken from university education at the Silva Henriquez Catholic University, where various initiatives, such as ‘El sueño de Chile’ (The Dream of Chile) and the civic dimension of youth, are inspired by Francis’ social teaching expressed in particular in Fratelli Tutti (2020).

This article hopes to show that hope is realised at everyday levels and through concrete applications. It is through these small doors that the messianic spark (Achondo, 2025; Benjamin, 2013; Reyes Mate, 2009) continues to enter and ignite communities and collectives, to the extent that otherness is recognised, especially when it presents itself through failure or defeat; that is, without hope.

Keywords: Hope, ethics, recognition, education, Pope Francis, integral ecology.

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La esperanza en tiempos sin esperanza: claves filosóficas y éticas en la aplicación de las propuestas del magisterio del Papa Francisco en la educación

Francisco De Ferari Correa[1] y Pedro Pablo Achondo Moya[2]

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Resumen

La crisis del tiempo actual o los tiempos de crisis, manifestada en el ámbito cultural, social, institucional, político y ambiental han menoscabado la esperanza. La estabilidad de la democracia claudica como lo hace el clima. No cabe duda de que vivimos y padecemos un difícil escenario para construir una sociedad justa, solidaria y pacífica. En ese sentido es que se busca abordar el tema de la esperanza, en tanto espera activa que transforma la actitud presente. La filosofía judía basada en el reconocimiento y rostro del otro proporciona claves de lectura sumamente interesantes para abordar la esperanza. Lejos de entenderla como un atributo ganado o vinculado a la individualidad de la persona, la esperanza es siempre una construcción colectiva que además es respuesta a la palabra e irrupción de un Otro (Levinas, 2012; Cohen, 2010). La esperanza, desde esta perspectiva, consiste en la actitud comunitaria de espera fiel en la promesa salvífica o mesiánica. La esperanza configura, así, una ética que proporciona un sentido para la vida (Ribeiro, 2022) y una apertura al otro. Desde el contexto latinoamericano de sufrimiento e injusticia, el pensamiento filosófico y teológico se ha esforzado por relevar la esperanza como resistencia de los pueblos y opción ética fundamental. De ese modo una ética del rostro, en diálogo con la filosofía anclada en estas latitudes, permite hacer visibles subjetividades invisibilizadas por una cierta modernidad.

Es en este sentido profundo de la esperanza, como respuesta a la alteridad, que es posible verificarla en caminos trazados a contracorriente del status quo y la degradación socioambiental y cultural, como muchas de las rutas movilizadas por el pontificado del Papa Francisco. En múltiples ocasiones expresó que la educación es un acto de esperanza. Una de las declaraciones más significativas al respecto fue en el Videomensaje para el lanzamiento de la Misión 4.7 y el Pacto Educativo Global, el 16 de diciembre de 2020. En este mensaje, el Papa Francisco afirmó explícitamente: «La educación es siempre un acto de esperanza que, desde el presente, mira al futuro».

Esta idea central forma parte del corazón del Pacto Educativo Global: un llamado a unir esfuerzos para una educación más inclusiva, solidaria y orientada al desarrollo humano integral, que busca transformar la sociedad y superar la «globalización de la indiferencia» y la «cultura del descarte».

Para ello tomamos dos casos recientes y concretos: El camino de conversión ecológica realizado desde el año 2020 por la Red de Colegios Maristas de Chile, dónde se ha elaborado y desarrollado en comunidad un plan de 5 años basado en la Ecología Integral (Laudato Si’, 2017; Querida Amazonia, 2020), como fuente inspiradora. Y, un segundo caso, tomado de la educación universitaria en la Universidad Católica Silva Henriquez, donde diversas iniciativas, como «El sueño de Chile» y la dimensión ciudadana de la juventud están inspiradas en el magisterio social de Francisco expresado en particular en Fratelli Tutti (2020).

El presente artículo espera mostrar que la esperanza se realiza en niveles cotidianos y desde aplicaciones concretas. Es por estas pequeñas puertas donde la chispa mesiánica (Achondo, 2025; Benjamin, 2013; Reyes Mate, 2009) continúa entrando y encendiendo comunidades y colectividades, en la medida en que la alteridad sea reconocida sobre todo cuando esta se presenta desde el fracaso o la derrota; es decir,

sin esperanzas.

Palabras Claves: Esperanza, ética, reconocimiento, educación, Papa Francisco, ecología integral.

 

Résumé

La crise actuelle ou les temps de crise, qui se manifestent dans les domaines culturel, social, institutionnel, politique et environnemental, ont sapé l’espoir. La stabilité de la démocratie s’effondre, tout comme le climat. Il ne fait aucun doute que nous vivons et subissons une situation difficile pour construire une société juste, solidaire et pacifique. C’est dans ce sens que nous cherchons à aborder le thème de l’espoir, en tant qu’attente active qui transforme l’attitude présente. La philosophie juive, fondée sur la reconnaissance et le visage de l’autre, fournit des clés de lecture extrêmement intéressantes pour aborder l’espoir. Loin d’être comprise comme un attribut acquis ou lié à l’individualité de la personne, l’espoir est toujours une construction collective qui est également une réponse à la parole et à l’irruption d’un Autre (Levinas, 2012 ; Cohen, 2010). L’espoir, dans cette perspective, consiste en une attitude communautaire d’attente fidèle à la promesse salvifique ou messianique. L’espoir configure ainsi une éthique qui donne un sens à la vie (Ribeiro, 2022) et une ouverture à l’autre. Dans le contexte latino-américain de souffrance et d’injustice, la pensée philosophique et théologique s’est efforcée de mettre en avant l’espoir comme résistance des peuples et option éthique fondamentale. Ainsi, une éthique du visage, en dialogue avec la philosophie ancrée dans ces latitudes, permet de rendre visibles des subjectivités rendues invisibles par une certaine modernité.

C’est dans ce sens profond de l’espoir, en réponse à l’altérité, qu’il est possible de le vérifier dans des voies tracées à contre-courant du statu quo et de la dégradation socio-environnementale et culturelle, comme beaucoup des voies mobilisées par le pontificat du pape François. À plusieurs reprises, il a déclaré que l’éducation est un acte d’espoir. L’une des déclarations les plus significatives à cet égard a été faite dans le message vidéo pour le lancement de la Mission 4.7 et du Pacte mondial pour l’éducation, le 16 décembre 2020. Dans ce message, le pape François a explicitement affirmé : « L’éducation est toujours un acte d’espoir qui, à partir du présent, regarde vers l’avenir ».

Cette idée centrale est au cœur du Pacte mondial pour l’éducation : un appel à unir nos efforts pour une éducation plus inclusive, solidaire et orientée vers le développement humain intégral, qui cherche à transformer la société et à surmonter la « mondialisation de l’indifférence » et la « culture du rejet ».

Pour cela, nous prenons deux cas récents et concrets : le cheminement vers la conversion écologique entrepris depuis 2020 par le Réseau des collèges maristes du Chili, où un plan quinquennal basé sur l’écologie intégrale (Laudato Si’, 2017 ; Querida Amazonia, 2020) a été élaboré et développé en communauté, comme source d’inspiration. Et, un deuxième cas, tiré de l’enseignement universitaire à l’Université catholique Silva Henriquez, où diverses initiatives, telles que « El sueño de Chile » (Le rêve du Chili) et la dimension citoyenne de la jeunesse, s’inspirent de l’enseignement social de François, exprimé en particulier dans Fratelli Tutti (2020).

Le présent article vise à montrer que l’espoir se réalise au quotidien et à partir d’applications concrètes. C’est par ces petites portes que l’étincelle messianique (Achondo, 2025 ; Benjamin, 2013 ; Reyes Mate, 2009) continue d’entrer et d’enflammer les communautés et les collectivités, dans la mesure où l’altérité est reconnue, surtout lorsqu’elle se présente sous la forme d’un échec ou d’une défaite, c’est-à-dire sans espoir.

Mots clés : Espoir, éthique, reconnaissance, éducation, Pape François, écologie intégrale.

 

 

Abstract

The current crisis, or times of crisis, manifested in the cultural, social, institutional, political and environmental spheres, have undermined hope. The stability of democracy is faltering, as is the climate. There is no doubt that we are living through and suffering from a difficult scenario in which to build a just, supportive and peaceful society. It is in this sense that we seek to address the issue of hope, as an active expectation that transforms our present attitude. Jewish philosophy, based on the recognition and face of the other, provides extremely interesting insights into how to approach hope. Far from understanding it as an attribute earned or linked to the individuality of the person, hope is always a collective construction that is also a response to the word and irruption of an Other (Levinas, 2012; Cohen, 2010). Hope, from this perspective, consists of the community’s attitude of faithful waiting for the salvific or messianic promise. Hope thus shapes an ethic that provides meaning for life (Ribeiro, 2022) and an openness to the other. From the Latin American context of suffering and injustice, philosophical and theological thought has strived to highlight hope as the resistance of peoples and a fundamental ethical choice. In this way, an ethics of the face, in dialogue with the philosophy anchored in these latitudes, allows for the visibility of subjectivities rendered invisible by a certain modernity.

It is in this profound sense of hope, as a response to otherness, that it is possible to verify it in paths traced against the status quo and socio-environmental and cultural degradation, such as many of the routes mobilised by Pope Francis’ pontificate. On multiple occasions, he has stated that education is an act of hope. One of his most significant statements in this regard was in his video message for the launch of Mission 4.7 and the Global Compact on Education on 16 December 2020. In this message, Pope Francis explicitly stated: ‘Education is always an act of hope that, from the present, looks to the future.’

This central idea is at the heart of the Global Compact on Education: a call to join forces for a more inclusive, supportive education geared towards integral human development, which seeks to transform society and overcome the ‘globalisation of indifference’ and the ‘throwaway culture’.

To this end, we take two recent and concrete cases: The path of ecological conversion undertaken since 2020 by the Marist School Network of Chile, where a 5-year plan based on Integral Ecology (Laudato Si’, 2017; Querida Amazonia, 2020) has been developed and implemented in community, as a source of inspiration. And, a second case, taken from university education at the Silva Henriquez Catholic University, where various initiatives, such as ‘El sueño de Chile’ (The Dream of Chile) and the civic dimension of youth, are inspired by Francis’ social teaching expressed in particular in Fratelli Tutti (2020).

This article hopes to show that hope is realised at everyday levels and through concrete applications. It is through these small doors that the messianic spark (Achondo, 2025; Benjamin, 2013; Reyes Mate, 2009) continues to enter and ignite communities and collectives, to the extent that otherness is recognised, especially when it presents itself through failure or defeat; that is, without hope.

Keywords: Hope, ethics, recognition, education, Pope Francis, integral ecology.

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Proyecto estratégico Spes: una práctica institucional para pensar y enseñar “en clave cristiana” los saberes universitarios

Jorge Medina, Isaac Gaspar, Juan José Blázquez, Mónica Rubio, Arturo Villanueva, Silvia González, Adriana Ochoa, Riccardo Colasanti.[1]

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Resumen: El Proyecto estratégico Spes, desarrollado en la Universidad Popular Autónoma del Estado de Puebla (UPAEP), busca repensar los saberes universitarios “en clave cristiana” mediante un proceso sistemático de reflexión, formación, mentoría e investigación. Inspirado en el Evangelio, la encíclica Fides et ratio y en el Pacto Educativo Global del Papa Francisco, el proyecto pretende superar la fragmentación entre fe y razón, generando una síntesis fecunda que ilumine los ámbitos académico, profesional y social. La metodología combina análisis cualitativo documental y un estudio cuantitativo aplicado a docentes, cuyos resultados muestran tanto la alta valoración de la fe en la vida profesional como las dificultades percibidas para integrarla en la docencia y la investigación. A partir de estos hallazgos, Spes impulsa encuentros de diálogo y reflexión comunitaria, programas formativos interdisciplinarios, procesos de mentoría personal y grupal y la creación de un Instituto de Investigación, que, interactuando, aporten una visión profunda y crítica sobre los problemas que sufre la Humanidad y desarrollen soluciones reales y creativas a los mismos, desde el Evangelio. El proyecto busca consolidar la identidad católica de la universidad y contribuir a la formación intelectual comprometida con el bien común, la dignidad humana y la transformación social, dóciles a la acción transformadora de Jesucristo, como Verdad.

Palabras clave: identidad católica, formación de formadores, diálogo entre fe y razón.

 

Abstract: The strategic project Spes, developed at the Popular Autonomous University of the State of Puebla (UPAEP), seeks to rethink university knowledge “in a Christian key” through a systematic process of reflection, training, mentoring, and research. Inspired by the Gospel, the encyclical Fides et ratio and by Pope Francis’ Global Compact on Education, the project aims to overcome the fragmentation between faith and reason, generating a fruitful synthesis that enlightens the academic, professional, and social spheres. The methodology combines qualitative documentary analysis with a quantitative study applied to faculty members, whose results highlight both the high appreciation of faith in professional life and the perceived difficulties of integrating it into teaching and research. Based on these findings, Spes promotes meetings for dialogue and community reflection, interdisciplinary training programs, individual and group mentoring processes, and the creation of a Research Institute, that, by interacting, provide a deep and critical vision of the problems that humanity suffers and develop real and creative solutions to them, based on the Gospel. The project seeks to consolidate the Catholic identity of the university and to contribute to intellectual formation committed to the common good, human dignity, and social transformation, docile to the transforming action of Jesus Christ, as Truth.

Keywords: Catholic identity, training of trainers, dialogue between faith and reason.

 

Résumé : Le projet stratégique Spes, développé à l’Université Populaire Autonome de l’État de Puebla (UPAEP), vise à repenser le savoir universitaire « en clé chrétienne » à travers un processus systématique de réflexion, de formation, de mentorat et de recherche. Inspiré par l’Évangile, l’encyclique Fides et ratio et par le Pacte Éducatif Global du pape François, le projet entend dépasser la fragmentation entre foi et raison, en générant une synthèse féconde qui éclaire les domaines académiques, professionnel et social. La méthodologie associe une analyse documentaire qualitative à une étude quantitative menée auprès des enseignants, dont les résultats mettent en évidence à la fois la haute valorisation de la foi dans la vie professionnelle et les difficultés perçues à l’intégrer à l’enseignement et à la recherche. À partir de ces constats, Spes promeut les rencontres pour le dialogue et la réflexion communautaire, des programmes de formation interdisciplinaires, des processus de mentorat individuel et collectif ainsi que la création d’un Institut de recherche, qui, en interagissant, apportent une vision profonde et critique des problèmes dont souffre l’humanité et élaborent des solutions réelles et créatives à ces problèmes, fondées sur l’Évangile. Le projet cherche à consolider l’identité catholique de l’université et à contribuer à la formation intellectuelle engagée pour le bien commun, la dignité humaine et la transformation sociale, docile à l’action transformatrice de Jésus-Christ, comme Vérité.

Mots-clés : identité catholique, formation des formateurs, dialogue entre foi et raison.

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L’importance de transmettre le message évangélique aux enfants orphelins et défavorisés afin de favoriser leur développement et leur épanouissement intégral : exemple du Centre de Paulins

Erick RAHARIVELO[1]

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Résumé(s) : Le Centre des Œuvres des Paulins a été fondé à l’origine pour venir en aide aux enfants métis nés de relations entre des femmes malgaches et des soldats ou fonctionnaires français, ainsi qu’à d’autres nationalités, souvent abandonnés après le départ de leurs pères. Aujourd’hui, il accueille non seulement des orphelins, mais aussi des enfants dont les parents ne peuvent pas s’occuper d’eux. Le centre joue ainsi un rôle crucial dans la protection sociale des enfants en danger en leur offrant une éducation qui vise à leur transmettre des valeurs sociales, culturelles, intellectuelles et spirituelles. L’objectif est, en effet, de leur proposer un avenir meilleur en leur inculquant des valeurs essentielles et en les aidant à surmonter les défis liés à leur situation socio-économique. De cette manière, le centre aspire à offrir aux enfants qu’il accueille une éducation intégrale. Cet article cherche donc  à examiner en quoi et comment les pratiques déployées dans le Centre des Œuvres des Paulins relèvent d’une éducation intégrale. Pour ce faire, il consacre d’abord un premier temps à l’état des savoirs relatifs à l’éducation intégrale. Ensuite, il décrira le terrain d’étude : d’abord la situation du Centre des Œuvres de Paulins (son histoire, ses missions, ses objectifs), puis les enfants actuellement pris en charge dans le centre (effectif, sexe, âge, milieu d’origine). Une fois cela établi, l’article montrera en quoi les pratiques des éducateurs, y compris dans les petits faits du quotidien, participent (ou non) à une éducation intégrale.

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Sommaire n°15

Parler de Dieu à l’École ?
Enseignement primaire, secondaire, supérieur

Éditorial
Baptiste Jacomino

1. Parler de Dieu à l’école ?

1.1  « De « dire Dieu à l’école » à « l’école qui dit Dieu »
Joseph Herveau

1.2  Nommer Dieu
Patrick Royannais

1.3  “Deus semper maior”. Radical existentialism as a point of reference for religious educational leadership in Western Europe
Bert Roebben

1.4  Parler de Dieu à l’École avec la philosophe Simone Weil
Géraldine Maugars

1.5  Éducation et esprit
Laurent Stalla Bourdillon

1.6  Report on the symposium « Schools and Religions: What is the relationship? Possible Perspectives?”
Geoffrey Legrand

1.7  «Parlare di Dio» alla scuola primaria? Alcuni verbi per una riflessione sullo “stile” dell’insegnante di religione
Licia Inico

2. Éducation en actes

2.1   Sin miedo a preguntar. Una experiencia en el aula de Religión en Educación Primaria
Jorge Burgueño López

2.2   Managing Identity Conflicts and Inter-Belief Dialogue in Religious Pedagogy: The “Symbol Workshops”
Geoffrey Legrand

2.3   La contribution du Centre Catholique Universitaire (CCU) de Yaoundé pour l’œuvre éducative professionnelle de l’universitaire camerounaise (1961-2020).
René Rodrigue Lionel Kana Etoundi 

2.4   L’importance de transmettre le message évangélique aux enfants orphelins et défavorisés pour favoriser leur développement et leur épanouissement intégral : Exemple du centre de Paulins.
Erick Raharivelo       

3.  En ligne

3.1   Contributions de la journée d’étude du 17 novembre 2024 consacrée à l’œuvre de Guy Avanzini

3.2   Le Maître intérieur – Revue de pédagogie – n°25 « la personne à l’école ».

4.  Recensions

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4.1  Geoffrey LEGRAND. Les enjeux théologiques de la pastorale scolaire. Recherche sur les finalités de la pastorale scolaire à partir d’une relecture de Paul Tillich

4.2  Geoffrey LEGRAND. L’utilisation des symboles en éducation religieuse

4.3  Louis LOURME (Dir.) Afin que nous portions du fruit

4.4  Jean-Marie PETITCLERC. Petit caïd deviendra saint. Une rencontre avec Don Bosco

4.5  Xavier de VERCHERE.  Toi qui cherches le bonheur- L’Évangile, une ressource pour affronter les crises

4.6  Bernardins/ Enseignement Catholique.  Révéler la politique

4.7  Thierry de la GARANDERIE. Lettres à un jeune enseignant

 

 

La contribution du Centre Catholique Universitaire (CCU) de Yaoundé à l’œuvre éducative et spirituelle de l’Université camerounaise (1961-2020).

Parler de Dieu à l’Université ?

KANA ETOUNDI René Rodrigue Lionel[1]

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Résumé : Quel fut l’apport du Centre Catholique Universitaire (CCU) de Yaoundé dans la formation humaine intégrale des Universitaires au Cameroun ? Né en 1963 des vestiges de la toute première aumônerie estudiantine jésuite au Cameroun, le CCU de Yaoundé s’est donné comme mission le développement en son sein des services susceptibles d’impacter positivement la vie spirituelle mais aussi et surtout la formation universitaire des jeunes étudiants camerounais.
Existe-t-il des témoignages et des traces, qui peuvent témoigner de la contribution de ce centre à la formation humaine intégrale des universitaires qui y ont séjourné.
A la lumière de la théorie humaniste et de celle de la formation humaine intégrale, il transparait clairement que le CCU, à travers son riche dispositif de structures et moyens d’accompagnement estudiantin, a contribué significativement dans la formation humaine intégrale des Universitaires.
En quoi fut-ce une manière de parler de Dieu ?
Toutefois des défis s’imposent à cette institution au regard des idéaux inscrit dans l’encyclique Veritatis Gaudium.

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Lettres à un jeune enseignant

Thierry De La Garanderie
Lettres à un jeune enseignant.
Chronique sociale, 2025, 88 p.

A travers cette relation épistolaire se raconte et se poursuit une quête : qu’est-ce qu’être enseignant ? Sous forme de dix-neuf lettres à un jeune enseignant, l’auteur cherche à transmettre l’héritage de ses expériences et à partager ses rêves.

L’enseignant, être inconstant, incomplet, en évolution, ne cesse de le devenir. Enseigner n’est pas donné mais s’apprend tout au long d’une vie de professeur. L’apprentissage est continu et… joyeux pour peu que l’apprenti permanent, être d’espérance – refusant de se laisser envahir par les inquiétudes, de joindre sa voix aux paroles de démission, de céder au pessimisme ambiant – s’offre pour horizon des « situations d’accordement entre lui et les élèves, entre lui et le savoir, entre les élèves et le savoir ». Cet être de relation et de mise en relation compose avec les circonstances, saisissant les conditions éducatives comme opportunités pour cultiver son art. Ainsi , loin de se lamenter devant l’IA, la distraction des élèves ou encore leurs piètres résultats à la dernière évaluation, son intelligence pédagogique voit en la première une alliée, se sert de la seconde pour les conduire vers une attention soutenue, et fait en sorte que la troisième (l’évaluation) relève d’un dialogue où enseignant et enseigné s’interpellent sur leurs chemins respectifs : « voilà le chemin que tu dois accomplir pour répondre aux exigences d’une progression pédagogique » « voilà le chemin que vous pouvez suivre pour mieux m’accompagner ».

Faisant confiance à sa plasticité, il conjugue anticipation de son cours – de la scène qui va s’y jouer – et ouverture aux improvisations : les siennes (en fonction de la plus ou moins grande souplesse du metteur en scène : les autorités rectorales) et -surtout- celles des élèves interprétant le jeu d’un savoir inépuisable. Cette interprétation, expression de la liberté de l’élève, il l’espère, l’attend, l’encourage. Il sait taire son « soi connaissant », s’effacer, pour mieux observer, accueillir les diversités cognitives des élèves, et ouvrir chacun et à lui-même comme sujet connaissant et aux significations des savoirs enseignés. Connaître est une manière d’être au monde, une manière de se l’approprier, de l’habiter, d’être présent. L’enseignant interprète son chemin de connaissance et ceux des élèves, ses actes de connaissance et ceux de ses protégés. Mieux. Il initie chacun, via l’introspection, à la compréhension de soi connaissant et à la compréhension de l’objet à connaître. L’intelligence pédagogique déployée par l’enseignant est sensible aux nuances dans les modalités de connaissance et d’attention des élèves aux savoirs, ce qui le conduit à solliciter « de façons différentes sensation, perception et intellection ». L’enjeu de ces variations est de taille : permettre au jeune de faire d’un savoir académique en soi un objet de connaissance pour soi. Il s’agit de « permettre à l’élève de se redresser », non de « se noyer dans la présence du savoir ».

Certes il est essentiel que la mission de l’enseignant auprès des enfants de la République soit encadrée et contrôlée. Pour autant, il peut se donner un horizon politique. Thierry de La Garanderie, utopiste joyeux, ouvert sur l’avenir, nous partage le sien, celui d’une autogestion : « ne sommes-nous pas, nous enseignants, les plus habilités pour parler de notre métier et des conditions d’exercice de notre art ? Pourquoi sont-ce toujours des personnes extérieures à notre pratique qui nous imposent les règles de conduite et qui viennent ensuite nous évaluer pour garantir que nous respections bien ces règles que nous ne nous sommes mêmes pas données ? (…) Soyons donc, nous enseignants, auteurs, metteurs en scène, acteurs de notre ministère, devenons responsables de nous-mêmes ».

Au terme de cette recension, me viennent les mots de Bernanos en exil au Brésil : « l’espérance est une détermination héroïque de l’âme, et sa plus haute forme est le désespoir surmonté » (conférence du 22 décembre 1944 à Rio de Janeiro). Butinant de lettre en lettre, le lecteur trouvera dans ce maître livre l’audace de risquer l’espérance. A lire et à relire donc.

Bertrand Bergier
21 janvier 2025

 

 

Révéler la politique

Antoine Arjakowsky, Jean-Baptiste Arnaud, Pierre Marsollier, Louis-Marie Piron et Odile Verluca (Dir.)
Révéler la Politique
Paris Ed. Hermann, 2024

Cet ouvrage collectif s’inscrit dans la continuité d’un séminaire organisé par le Collège des Bernardins et le Secrétariat général de l’Enseignement catholique, lequel s’est tenu entre septembre 2022 et juin 2024. Le thème de ce séminaire, qui est le sous-titre de l’ouvrage, était « Quelle science morale et politique pour le XXIè siècle, pour quel enseignement ? ».

Ce livre, écrit à plusieurs mains et dans différents styles, aurait pu entrainer un risque d’incohérence et de perte de suivi de la ligne directrice. Il n’en est rien. Certainement parce que les auteurs ont travaillé plusieurs mois ensemble et qu’ils ont pu harmoniser leurs points de vue dans les domaines de la théologie, de la philosophie, de l’anthropologie, de l’histoire, de la sociologie…

L’objectif que nous proposent les auteurs est de repenser l’enseignement du politique tant sur le fond en se référant à des principes chrétiens que sur la forme via une pédagogie de l’action. Ce livre s’adresse à l’ensemble des acteurs éducatifs, les chefs d’établissement, les enseignants, les parents d’élèves mais aussi les élèves et les étudiants ainsi que toute personne qui contribue à la formation des jeunes

Que trouve-t-on dans cet ouvrage ?

Observant le lien entre éthique et politique, l’introduction présente des repères philosophiques historiques pour arriver au constat qu’aujourd’hui, ce lien est rompu. Elle propose la référence aux différentes théologies dans ce qu’elles peuvent apporter comme éclairage pour le réhabiliter. Ainsi, la Doctrine sociale de l’Église et les penseurs chrétiens du politique et du social peuvent donner une assise à cette réhabilitation. Tout comme la dimension intégrale de l’éducation que nous propose le Pape François ainsi que le dialogue permanent entre la foi et la raison.

Une première partie, intitulée « Théos », explore les regards croisés de la théologie et de la philosophie. Ces regards ne doivent pas rester abstraits mais inviter à un engagement dans le monde. Il en va de la dignité de l’homme, dans sa relation, en tant que personne, avec la communauté, la société. Une lecture théologique nous conduit à ouvrir deux chantiers : celui d’une réflexion incarnée et celui de la construction permanente du dialogue. Voilà une véritable politique. Une lecture anthropologique et philosophique nous invite à réconcilier vie spirituelle et vie politique par des pratiques de générosité avec un horizon de liberté.

Une deuxième partie, intitulée « Clio », rappelle les traces de la construction des principes et des institutions politiques depuis 1789. Une approche factuelle permet de bien comprendre l’architecture de cette construction. La présentation, en contrepoints, des actions et réactions de l’Église et des chrétiens dans les contextes successifs, donne une bonne appréhension du rôle qu’ils veulent jouer dans la vie sociale et politique. On prend conscience que l’engagement des chrétiens n’a pas été neutre dans ce domaine. Un focus est fait sur l’histoire de l’Enseignement catholique, à sa place dans la société et à son rôle dans la transmission d’une science morale et politique.

Une troisième partie, intitulée « Doxa », se donne comme objectif de donner des repères pour aborder les questions de société, qu’elles soient nouvelles ou plus anciennes, sans tomber dans le piège de la pensée unique. Après quelques balises pour aider à se situer dans un espace social, des repères sont proposés pour y tracer un chemin. Ces repères sont inspirés du personnalisme et de la doctrine sociale de l’Église. Ils questionnent la liberté de conscience, invitent à articuler l’universel, en pensant  le global, et le singulier, en favorisant le dialogue. Cette partie se termine par la présentation d’une méthode pour éduquer au discernement. Cette méthode est, somme toute, assez classique mais efficace.

Une quatrième partie, intitulée « Praxis », se penche sur des pratiques d’enseignement qui sont en cohérence avec les fondements identifiés avant. La visée de ces pratiques, qui sont de l’ordre de la formation, est résolument l’agir, la mise en mouvement. On découvre que l’activité humaine est le dessein de Dieu et que l’éducation à l’activité politique est l’occasion d’une révélation. Il est alors affirmé qu’il convient de développer une éducation qui forme à une pratique politique. Le témoignage d’une expérience d’enseignement vient illustrer et donner corps à ce qui pourrait n’être qu’une utopie. Cette partie se termine par quelques pistes concrètes de pratiques éducatives et pédagogiques.

La dernière partie, qui n’est pas une cinquième partie, ni une conclusion, présente les synthèses des dix-huit sessions qui ont alimenté le séminaire aux Bernardins avec à chaque fois, l’intervention de deux spécialistes ou témoins.

Louis-Marie Piron

 

Toi qui cherches le bonheur. L’Évangile, une ressource pour affronter les crises

Xavier de Verchère, sdb.
Toi qui cherches le bonheur- L’Évangile, une ressource pour affronter les crises-.
Paris, Salvator, 2021, 166 p.

C’est avec un vif intérêt que l’on accueille cet ouvrage : il pose en effet des problèmes de la plus grande importance, mais aussi d’une difficulté considérable.

L’auteur part d’un postulat central : tous les hommes cherchent le bonheur. Mais cette affirmation initiale s’accompagne aussitôt du constat de la confusion de ce souhait : il désigne en effet aussi bien ceux qui cherchent le bonheur du côté des satisfactions les plus avilissantes que de ceux qui la situent dans la recherche délibérée du don de soi. Le problème moral est donc de tenter de conduire les premiers vers la conviction des seconds. C’est ici que les uns et les autres rencontrent l’Évangile, dont on postule qu’il peut les soutenir également dans leur réflexion. Xavier de Verchère postule que cette recherche peut opportunément s’effectuer par la connaissance et l’approfondissement de l’Écriture Sainte. On saisit par exemple combien la rencontre du « Sermon sur la montagne » peut, par son étude approfondie, conduire à la découverte des problèmes sociaux et politiques les plus variés et nourrir le dessein de travailler dans les champs d’activités correspondants. Pour prendre un autre exemple, celui de Bartimée amène à rencontrer les problèmes sociaux et sanitaires et peut également susciter des engagements correspondants. Ainsi, ces textes « offrent un bonheur inversé par rapport à nos représentations habituelles…non pas un état de bien-être, mais un dynamisme pour la justice » (p.27). Ces exemples sont analysés avec beaucoup de rigueur, en des pages exigeantes, dont le haut niveau est fonction, évidemment, de son objet. La méthode de formation consiste alors à passer de l’observation des phénomènes psychologiques et sociaux du temps présent à l’identification de leur signification et de leur exigence essentielle.

Au fond, cette démarche représente et reproduit celle des disciples d’Emmaüs, lors de leur rencontre imprévue avec un inconnu : ils s’engagent alors sans le savoir dans un processus de type catéchétique. Au terme de leur déplacement, ils se trouvent paradoxalement dans l’attitude de celui qui est croyant sans savoir qu’il l’est, mais qui découvre avec joie qu’il l’est devenu.

Guy Avanzini