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Blandine-D. Berger*
« Le problème de l’éducation est toujours fondamental.
Il l’est particulièrement dans un temps comme le nôtre
où les cadres de la vie sociale sont laïcisés,
où tant de courants de pensée se croisent,
où chacun doit,
dès sa jeunesse, et parfois dès son enfance,
chercher par soi-même
les chemins qui mènent à Dieu[1] ».
Madeleine Daniélou n’était pas une théoricienne. Elle mettait en premier la connaissance intuitive et l’expérience, confiante dans la vie qui se charge de nous instruire et de guider nos dons. Elle aimait Pascal et Péguy, l’un parce que c’est un philosophe de l’expérience, – et l’expérience de Dieu -, l’autre, Péguy, parce qu’il touche à la terre jusque dans sa poésie et sa prose la plus sublime. Ce qui ne veut pas dire qu’elle ne croyait pas à la raison : au contraire, elle voyait les choses avec un grand recul, une vraie distance. Et s’il est vrai qu’elle n’est pas une philosophe au sens moderne du mot, elle a néanmoins une culture philosophique étonnante pour son époque. A l’agrégation –dite « pour les femmes »- qu’elle passa en 1903, avant son mariage, une des épreuves majeures était littéraire et philosophique tout à la fois. C’était un sujet sur l’éducation ! Elle fut reçue première… Continuer la lecture