Jean Houssaye (sous la direction de)
Femmes pédagogues au XX et XXIème siècles

Paris : Ed. Fabert, 2009, Tome 2, 784 p.

Il ne s’agit évidemment pas, ici, de pédagogie chrétienne, mais de femmes que la qualité de leur réflexion sur l’éducation a conduit à inscrire sur cette liste de « pédagogues ». Or il en est plusieurs dont la pensée est, plus ou moins profondément, marquée par la foi chrétienne. C’est exclusivement sur les chapitres qui y ont trait, dans le 2ème Tome, et non sur la totalité de cet ouvrage en deux volumes, que porteront ces remarques.

On signalera d’abord très volontiers l’étude de Bruno Poncet sur Madeleine Daniélou[1], et celle que Marie-Thérèse Weber, bien connue pour ses recherches sur la pédagogie fribourgeoise, a consacrée à Laure Dupraz ; toutes deux montrent bien comment leur référentiel chrétien a suscité et structuré leur pédagogie.

En revanche, on regrette que, s’agissant de Pauline Kergomard, l’influence de son origine protestante sur sa vision de l’Ecole Maternelle n’ait pas été mieux soulignée, non plus que, pour les sœurs Agazzi, celle de leur formation catholique. Mais on s’étonnera bien davantage que le chapitre sur Marie Montessori ait réussi à scotomiser complètement son apport à la catéchèse et son rôle, encore actuel, dans l’évolution de celle-ci : n’est-elle pas présentement mobilisée pour le renouveau de l’enseignement religieux en Irlande !

Enfin, si tels ou tels noms qui figurent à la table des matières ne s’imposaient pas, certaines omissions ne manquent pas de surprendre : on attendait, par exemple, d’y voir Hélène Lubienska de Lenval, Marie Fargues, Madeleine Comeau et, même, pourquoi pas ? Françoise Dolto, citée dans le chapitre sur Maud Mannoni. Et, comme il se trouve que les trois premières  ont travaillé sur la Catéchèse, on regrette cette tendance de l’écriture française de l’histoire de la pédagogie à omettre, comme par hasard, les thématiques chrétiennes.

Guy Avanzini

 


[1] qui a fondé en 1913 la Communauté Apostolique de St François Xavier, approuvée en 1915 par l’Archevêque de Paris (à ne pas confondre avec la Xavière, fondée à Marseille en 1921).