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Journée hommage à Guy Avanzini

17 novembre 2023
Lyon Fourvière

Toutes les infos :
https://guy-avanzini.sciencesconf.org/

Pré-programme

8h45-9h15 : Accueil café

9h15 – 10h : Ouverture par Jean-Marie Petitclerc et Marie-Agnès Chetcuti
Biographie de Guy Avanzini, par Alain Mougniotte, professeur émérite, université Lyon Claude Bernard.

10h -11h30 : « Guy Avanzini, fondateur des sciences de l’éducation et de la formation »
La société Binet et sa revue. L’apport de Guy Avanzini, par Bernard Andrieu, professeur à l’université Paris Sorbonne,
Guy Avanzini et la pédagogie Freinet. Jean-Claude Régnier, professeur émérite des universités, ENS Lyon
L’accompagnement d’étudiants en DHEPS par Guy Avanzini, Mickaël Crublet, Nicolas Goudenove, anciens étudiants en DHEPS accompagnés par Guy Avanzini
Discutant : Antoine Savoye, professeur émérite en sciences de l’éducation

Pause

11h45 -13h : « Guy Avanzini, les pédagogies chrétiennes et la pédagogie de Jean Bosco »
Influence de la pensée de Guy Avanzini dans les évolutions de la formation des enseignants, Charles Delorme, directeur du CEPEC International
Le dictionnaire des pédagogies chrétiennes et la revue Educatio, Jean-Louis Barbon
Les implications institutionnelles de Guy Avanzini : l’exemple de l’institut Saint-Laurent, Jean-Pierre Gerfaud, ancien doyen de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines, Université Catholique de Lyon.
Actualité de la pédagogie de Jean Bosco, Jean-Marie Petitclerc
Discutant : François Le Clère, maitre de conférences, Université Vincennes Saint-Denis Paris 8

13h-14h30 : Repas sur inscription

14h30-15h45 : ATELIERS
Ateliers au choix de lecture et d’échanges autour de textes de Guy Avanzini. Au sein de chaque atelier, nous proposerions à un apprenant du travail social, un formateur et un chercheur de commenter le texte. Ensuite, nous pourrions discuter avec les participants de l’actualité de ce texte.

Thématiques des ateliers :
> Texte sur l’éducabilité avec Charles Hadji
> Texte sur l’adolescence avec Bernard Andrieu
> Texte sur la formation et l’andragogie / l’expérience du DHEPS avec Jean-Louis Barbon
> Texte sur Don Bosco et ses intuitions pédagogiques avec Emmanuel Besnard

16h-16h30 : Conférence de clôture par Charles Hadji

16h30-17h : Clôture, remerciements.

Inscriptions

Introduction

Le congrès mondial de l’Office International de l’Enseignement catholique (OIEC) s’est tenu à Marseille du 30 novembre au 3 décembre 2022.

Pourquoi Marseille ?
Le congrès mondial de l’OIEC se tient tous les trois au quatre ans sur un continent différent. Rome en 2015, New-York en 2019. En 2022 c’était au tour de la région Moyen Orient, Afrique du Nord (MENA) de l’organiser. Mais pour des raisons sécuritaires, économiques et politiques aucun pays de cette région n’était en mesure de le faire. C’est la raison pour laquelle il a été décidé de le faire à Marseille, ville de la Méditerranée.

Le thème du congrès :
« L’école comme un corps d’espérance  pour changer le monde ». Ce thème fait écho à l’invitation du Pape François, qui, dans son discours de lancement du pacte éducatif global le 15 octobre  2020 déclarait : « Nous considérons que l’éducation est l’une des voies les plus efficaces pour humaniser le monde et l’histoire. »

Les participants :
Plusieurs centaines de participants  se sont réunis au palais du Pharo pendant quatre jours pour s’enrichir et partager leur expérience. Même s’il est affligeant de constater que certains n’ont pas pu obtenir de visa pour venir en France à cette occasion, le monde entier était représenté.

Les texte présentés sont d’une part, ceux des interventions, conférences en plénière et d’autre part les témoignages du monde.

Appel à contribution pour le n°14

 

 

Revendiquer ou éduquer la
liberté d’expression ?

 

 

« Liberté : c’est un de ces mots détestables qui ont plus de valeur que de sens ; qui chantent plus qu’ils ne parlent ; qui demandent plus qu’ils ne répondent ; de ces mots qui ont fait tous les métiers, et desquels la mémoire est barbouillée de Théologie, de Métaphysique, de Morale et de Politique ; mots très bons pour la controverse, la dialectique, l’éloquence, aussi propres aux analyses illusoires et aux subtilités infinies qu’aux fins de phrases qui déchaînent le tonnerre », Paul Valéry, Regards sur le monde actuel, in Œuvres II, Editions La Pléiade, p. 951.

La liberté d’expression n’est-elle pas une « expression » qui a plus de valeur que de sens ? Cette expression se présente, bien souvent, comme une étiquette, ou comme un étendard que nous érigeons, voire comme un rempart lorsque nous avons le sentiment de ne pas pouvoir dire ce que l’on pense.

Mais le fait de revendiquer la liberté d’expression comme une valeur nous permet-elle de savoir ce qu’elle est ? La liberté d’expression demande encore à être explicitée. Elle est une liberté fondamentale inscrite dans la Déclaration universelle des Droits de l’homme de 1948 (article 19). Puisque cette liberté est accordée, n’avons-nous pas à la revendiquer comme un droit ?

Seulement, comment faire un usage approprié de cette liberté d’expression ? Chaque personne est-elle à même d’évaluer les moyens opportuns de son usage ? Nous tenons là une difficulté importante, preuve que la signification d’une telle liberté n’est pas évidente : pour user de la liberté d’expression (si seulement il est possible d’en avoir un usage), un apprentissage semble requis.

La liberté d’expression ne serait-elle pas davantage à éduquer qu’à revendiquer ? Mais pourquoi une telle éducation est-elle nécessaire ? 

En suivant les pas d’une anthropologie chrétienne, les paroles du Christ ouvrent des espaces d’expression à nos libertés fondamentales. Cette Parole du Christ nous invite à faire retour sur notre manière de porter notre propre parole dans le monde et à prendre soin de cette liberté qui nous a été confiée : aime ton prochain comme toi-même et prends soin de la liberté d’expression de l’autre comme de la tienne.

Nous proposons quelques questions qui sont des invitations à interroger la liberté d’expression :  

  • La liberté d’expression s’éduque-t-elle ?
  • La liberté d’expression éduque-t-elle l’être humain ? Comment faire l’expérience de la liberté d’expression ?
  • Comment le contexte culturel ou social influe-t-il sur la liberté d’expression ?
  • Comment penser une éthique chrétienne de la liberté d’expression ?

Nous attendons les types de contribution suivants :

            1) Repères fondamentaux renvoyant à des champs disciplinaires tels que : histoire, théologie, psychologie, anthropologie, doctrines éducatives ou pédagogiques…

            2) Présentations de pratiques, tentées ou en cours ;

            3). Prospective, projets ou perspectives innovants s’attachant à identifier des propositions chrétiennes pertinentes pour demain.

Tout chercheur ou auteur désirant participer au numéro 14 de EDUCATIO définira un sujet susceptible de répondre aux finalités de l’axe choisi.

Langues officielles de publication : anglais, espagnol, français, italien, allemand.

Démarche de soumission d’un article :

 Dans un premier temps, l’auteur adresse Secrétariat de Rédaction l’intitulé du sujet choisi accompagné d’un résumé succinct.

Le Comité de Rédaction adressera une confirmation à l’auteur 

‚ Dans un deuxième temps, l’auteur communique au Secrétariat de Rédaction son texte complet.

Merci de consulter les consignes aux auteurs :

Mettre le lien html

Date limite de transmission : 30 septembre 2023.

Correspondance

contact@revue-educatio.eu

J. ROBIN
Chefs d’établissement. Le Burn-out n’est pas une fatalité !

Editions Le Bord de l’Eau, 2022, 217 p.

L’étude collective orchestrée par Jean-Yves Robin porte sur des établissements catholiques d’enseignement sous contrat d’association avec l’État. Elle ne s’ouvre pas simplement à la complexité du métier de chef d’établissement, elle inscrit la parole des sujets au cœur de l’investigation, et permet à celle-ci d’occuper le texte. La souffrance qui est exprimée n’est pas absolutisée mais continûment rapportée à un contexte académique, administratif, organisationnel et managérial par le collectif (les interlocuteurs de terrain, le commanditaire institutionnel et les chercheurs). Ce travail de contextualisation conduit à ne pas individualiser le burn-out ou le bore-out, à ne pas en faire l’affaire du chef d’établissement, l’affaire (culpabilisante) d’un « je » entrepreneur de lui-même, enjoint de trouver en lui les ressources de son dépassement. Tout au long de cette recherche-action-formation, collégiale et sensible, les « nous » organisationnels et managériaux des chefs d’établissement sont interrogés. Mieux, est également questionné le « nous » des interactions vécues, pendant trois ans, par les acteurs de cette aventure. Car il ne s’agit pas seulement d’établir un diagnostic mais de concevoir et mettre en œuvre une démarche susceptible de soulager la souffrance des chefs d’établissement. Démarche proposant à ces derniers et aux chargés de mission de la Direction Diocésaine de l’Enseignement Catholique, des espaces de parole individuels (entretiens cliniques approfondis) mais aussi collectifs d’analyse de la pratique et de l’activité. À la fois « biographisante » et confrontante, elle facilite « un processus de déconstruction-reconstruction au cours duquel les chefs d’établissement finissent par se refaire ». Au sortir de ce bel ouvrage et de l’horizon qu’il offre, je repense à la parole de Bernanos : « La plus haute forme de l’espérance est le désespoir surmonté ».

Bertrand Bergier

 

Providence divine et discernement d’orientation professionnelle

Pascal Ide*

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Résumé 
: Cette étude s’interroge sur la place accordée par le chrétien à la Providence divine dans une décision concernant son orientation scolaire ou professionnelle. Pour cela, elle part d’un certain nombre d’expériences de décisions qu’elle classe en trois catégories. Ensuite, elle les évalue à partir de ce que la Révélation et quelques théologies affirment du lien entre Providence divine et histoire de l’homme. Enfin, elle propose une démarche en cinq étapes concrètes et pratiques en vue de guider un discernement.

Mots-clés : Discernement, Dieu, liberté, choix, orientation professionnelle

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Xavier de Verchère, sdb
Toi qui cherches le bonheur- L’Évangile, une ressource pour affronter les crises

Paris, Salvator, 2021, 166 p.

C’est avec un vif intérêt que l’on accueille cet ouvrage : il pose en effet des problèmes de la plus grande importance, mais aussi d’une difficulté considérable.

L’auteur part d’un postulat central : tous les hommes cherchent le bonheur. Mais cette affirmation initiale s’accompagne aussitôt du constat de la confusion de ce souhait : il désigne en effet aussi bien ceux qui cherchent le bonheur du côté des satisfactions les plus avilissantes que de ceux qui la situent dans la recherche délibérée du don de soi. Le problème moral est donc de tenter de conduire les premiers vers la conviction des seconds. C’est ici que les uns et les autres rencontrent l’Évangile, dont on postule qu’il peut les soutenir également dans leur réflexion. Xavier de Verchère postule que cette recherche peut opportunément s’effectuer par la connaissance et l’approfondissement de l’Écriture Sainte. On saisit par exemple combien la rencontre du « Sermon sur la montagne » peut, par son étude approfondie, conduire à la découverte des problèmes sociaux et politiques les plus variés et nourrir le dessein de travailler dans les champs d’activités correspondants. Pour prendre un autre exemple, celui de Bartimée amène à rencontrer les problèmes sociaux et sanitaires et peut également susciter des engagements correspondants. Ainsi, ces textes « offrent un bonheur inversé par rapport à nos représentations habituelles…non pas un état de bien-être, mais un dynamisme pour la justice » (p.27). Ces exemples sont analysés avec beaucoup de rigueur, en des pages exigeantes, dont le haut niveau est fonction, évidemment, de son objet. La méthode de formation consiste alors à passer de l’observation des phénomènes psychologiques et sociaux du temps présent à l’identification de leur signification et de leur exigence essentielle.

Au fond, cette démarche représente et reproduit celle des disciples d’Emmaüs, lors de leur rencontre imprévue avec un inconnu : ils s’engagent alors sans le savoir dans un processus de type catéchétique. Au terme de leur déplacement, ils se trouvent paradoxalement dans l’attitude de celui qui est croyant sans savoir qu’il l’est, mais qui découvre avec joie qu’il l’est devenu.

Guy Avanzini

Yves REUTER
Comprendre les pratiques et pédagogies « différentes »

Paris, éditions Berger-Levrault, 2021, 170 p.

Inventées surtout en vue de remédier à l’échec scolaire, plusieurs pédagogies dites « différentes » ou « alternatives » se sont élaborées et diffusées. Encore faut-il en évaluer les résultats aussi objectivement que possible, avant de pouvoir éventuellement en recommander l’usage, pour en recueillir les bénéfices. Tel est ici l’objectif de l’auteur, et l’on ne peut que le louer de cette volonté d’évaluation, qui doit se substituer à des enthousiasmes prématurés ou peu justifiés. A cette fin, il procède à une analyse très minutieuse et approfondie, en définissant avec soin les concepts et notions mobilisés par les pédagogies concernées.

Il est dommage néanmoins que M. Reuter soit, en quelque manière, pris à son propre piège. Il étudie, en effet, toutes ces données d’une façon si minutieuse et détaillée que la lecture du texte devient extrêmement pénible et que le souci du détail évacue le discernement des grandes lignes.

Les « pédagogies différentes » ne comportent pas seulement des pratiques ; elles sont animées par des principes et un esprit qui leur confèrent force et éventuelle efficacité. On regrettera que cette dimension psychosociale ne soit pas exactement prise en compte et ne soit pas l’objet d’une évaluation spécifique. Celle-ci serait en effet très utile à l’appréhension plénière de pédagogies qui, précisément, entendent souvent ne pas se définir autour de données un peu étriquées mais, au contraire, par une référence explicite et ouverte à des finalités qui leur assurent leur portée.

De plus, si intéressantes que soient l’école Freinet de Marc-en-Bareuil et celle de La Vitruve, on peut néanmoins mettre en question leur représentativité. Sans doute ne constituent-elles pas une base suffisante à des conclusions sur la pertinence des « pédagogies différentes ».

Guy AVANZINI

J. RAVENSTEIN, C. LADAGE, C. HACHE
L’échec scolaire

Edition Retz, 2020, 192 p.

L’on sait bien les conflits, voire les drames, que l’échec scolaire soulève dans une famille. L’on sait aussi combien il préoccupe la société globale et l’École. C’est sa gravité qui amène la publication de tant de textes qui essaient, trop souvent en vain, d’y remédier. Tel est aussi l’objectif de cet ouvrage, solidement informé et écrit. D’emblée, il prend acte de la polysémie d’une notion trop souvent objet de conceptualisations hâtives. C’est pourquoi ils évacuent certains simplismes, par exemple la croyance dans l’incurabilité du cancre ou de celui qui est mystérieusement dépourvu des « dons » indispensables aux apprentissages. Il revient à chacun des co-auteurs d’inventer les pratiques pédagogiques et didactiques susceptibles d’y faire face.

On regrettera une référence trop rapide au freudisme, malgré l’importance décisive des données d’ordre affectif et relationnel dans la genèse de l’échec. On rappellera, en évoquant à nouveau la référence psychanalytique, que sa thérapeutique de l’échec ne saurait se dispenser de deux données fondatrices et conjointes : d’une part, la postulation de l’éducabilité de l’élève et, d’autre part, le rôle de la confiance qui doit lui être accordée. Si importantes soient-elles, les données scientifiques ne sauraient méconnaître ces deux exigences fondamentales. Il importerait de leur accorder davantage d’attention.

Au total, voici un ouvrage un peu déroutant : faute de problématiques précises et explicites et de références à un modèle scientifique approprié, on voit mal quelle interprétation précise est donnée à l’échec et quelles remédiations préconiser. En définitive, quelles en sont, pour les auteurs, les raisons précises et les remèdes appropriés ?

Guy AVANZINI

Anne-Marie AUDIC
Pierre Faure sj 1904-1988

Paris, éditions Don Bosco et AIRAP, 2021, 312p.

En octobre 2020, l’AIRAP a célébré le 50ème anniversaire de sa fondation et, parmi les manifestations de celui-ci, a fait rééditer la thèse de doctorat de Sciences de l’éducation soutenue par Anne-Marie Audic en 1997. Nul, on le sait, n’était plus qualifiée que celle-ci pour analyser et formaliser la genèse de l’AIRAP et la pensée pédagogique du Père Faure, qui en a été le principal artisan. Par son positionnement dans l’histoire du mouvement comme par ses qualités propres, Anne Marie Audic présente une recherche qui dispose d’un statut privilégié, en ce qu’il constitue un vrai référentiel pour l’identification de la pédagogie personnaliste et communautaire. Il s’agit, en définitive, de mettre en évidence le mode de construction d’une pédagogie chrétienne, susceptible d’être authentiquement considérée comme telle. Cela tient à la façon dont elle a su en identifier les trois paramètres fondamentaux : ses finalités, sa représentation du sujet et la mise au point de pratiques didactiques appropriées, comme les modalités d’enseignement et de travail mise en œuvre dans les divers établissements dont l’AIRAP assure la tutelle, avec la vigueur et la pertinence que l’on sait.

S’agissant des finalités, Anne Marie Audic a montré comment elles se caractérisent par leur ouverture à la transcendance et la mise en évidence des valeurs susceptibles d’amener l’enfant à la découverte et à l’assimilation des idéaux qui peuvent devenir ceux du chrétien. Encore fallait-il mettre en évidence le dynamisme psychologique de l’enfant, c’est-à-dire son éducabilité, sa perméabilité aux idéaux antérieurement retenus et leur solidarité. Il s’agit enfin de gérer les pratiques didactiques susceptibles de mettre en œuvre les modalités qui exploitent les données antérieures. Anne marie Audic a su décrire clairement l’articulation de ces trois paramètres.

Enfin, le mérite de cette thèse est d’avoir su rapprocher sans syncrétisme et sans confusion, mais avec rigueur, les deux exigences majeures que le Père Faure considérait comme décisive dans la pratique éducative : il entendait mettre en relation l’ambition intellectuelle et spirituelle propre à la pédagogie de Saint Ignace avec l’attention aux plus pauvres qu’affectionnait Jean-Baptiste de la Salle. Anne Marie Audic montre comment le Père Faure a approfondi sa conception des objectifs de l’éducation et affiné une didactique qui permette l’applicabilité de ces idéaux aux élèves d’origines variées dont il lui paraissait indispensable de favoriser la réussite.

Guy AVANZINI

Hommage à Guy Avanzini

Pour l’équipe d’Educatio, Jean Louis Barbon

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Guy Avanzini nous a quitté le 18 octobre 2022.

Philosophe de formation, Guy Avanzini fut l’un des pionniers des sciences de l’éducation en France. Il contribua de manière décisive à explorer et mettre en valeur le patrimoine de l’éducation chrétienne et à en explorer la capacité à offrir un cadre de réflexion prospectif pour répondre aux défis éducatifs et sociaux contemporains.

Philosophe et pédagogue chrétien, il a contribué à la prise en compte de l’affectivité dans l’éducation et a promu, inlassablement, la notion d’éducabilité. Attentif aux efforts des éducateurs pour répondre aux besoins éducatifs et pédagogiques des enfants et des jeunes, il attacha de l’importance, dès le début de ses travaux, aux conditions et résultats de l’innovation pédagogique.

L’activité soutenue de recherche et d’édition qu’il a conduite, s’appuyait aussi sur des pratiques d’enseignement et d’accompagnement de chercheurs de tous âges et de toutes origines.

En 1996, il rejoignait, pour en présider le conseil de perfectionnement, un centre de formation de l’enseignement catholique à Grenoble.

Ayant connu personnellement Henri Desroche, il s’investit résolument dans la mise en place d’un parcours en vue de l’obtention du Diplôme des Hautes Etudes des Pratiques Sociales (DHEPS) dont il fut la cheville ouvrière.

Ce dispositif s’inscrivait dans la grande tradition du diplôme de l’Ecole Pratique des Hautes Etudes, accueillant, sans pré requis académiques, des éducateurs, ou d’autres acteurs sociaux, souhaitant conduire une recherche de niveau universitaire à partir d’une relecture outillée de leurs pratiques.

Entre 2002 et 2014, ce furent plus de quarante mémoires qui furent ainsi accompagnés par Guy Avanzini. Son expertise s’exerçait avec une bienveillance jamais démentie et une attention amicale aux événements personnels que déclenchait ce processus de recherche. Pour autant, la rigueur de la recherche et la qualité formelle des travaux ne furent jamais sacrifiées.

C’est en 2006, au cours d’un voyage en train vers l’Alsace, où une session de soutenance du DHEPS était organisée, que naquit le projet de créer l’Association Internationale de Recherche sur la Pédagogie Chrétienne – AIRPC.

Il s’agissait de pourvoir à la réédition du Dictionnaire Historique de l’Education Chrétienne d’Expression Française, initialement édité par les Editions Don Bosco en 2001 et épuisé alors, mais aussi d’offrir un cadre à diverses initiatives de recherche ou d’édition relatives à l’éducation chrétienne.

En 2010, paraissait la seconde édition, notablement augmentée, du Dictionnaire historique de l’Education Chrétienne d’Expression Française.

En 2011, répondant à une suggestion du Secrétariat Général de l’Enseignement Catholique, paraissait le premier numéro de notre revue en ligne Educatio.

Guy Avanzini en inspira l’orientation et en rédigea la notice de présentation :

[Educatio] se propose, comme dans les autres périodes antérieures de crise, religieuse ou culturelle, de susciter les recherches rendues opportunes, pour stimuler et asseoir l’indispensable inventivité des chrétiens engagés dans les institutions confessionnelles ou tous autres contextes.

Son terrain d’étude et sa portée se veulent internationaux. Elle publiera donc des textes d’auteurs de diverses nationalités. En positionnant plus clairement l’action et les perspectives des chrétiens en éducation, elle se veut un instrument de dialogue avec les sociétés contemporaines.

Il participa aux travaux du Comité de rédaction tant que sa santé lui permit de le faire. Il fut une ressource précieuse de réflexion concernant les thèmes de chaque numéro, contribua de manière décisive à la mise en forme des appels à contribution et déploya, jusqu’au bout, une activité constante de recension d’ouvrages relatifs à l’éducation chrétienne.

Nous associons naturellement à cet hommage Anne Marie Audic, qui fut aussi à l’origine de l’AIRPC, Pierre Pénisson et René Cailleau – co auteurs du Dictionnaire. Nous n’oublions pas Antoine de La Garanderie qui fut le compagnon fidèle et aimable de ces initiatives.

Il nous est agréable d’évoquer, au terme de cet hommage, les liens d’amitiés et d’affection qui se sont tissés entre Guy Avanzini et le Comité de rédaction d’Educatio, et tous nos amis proches, et qui donnent à nos engagements partagés et à notre compagnonnage intellectuel et spirituel une valeur singulière.