Archives de catégorie : Non classé

Fondement personnaliste de l’orientation

Eléments théoriques pour une discussion des approches traits-facteurs et constructiviste en orientation

Bertrand Senez[1]

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Résumé : Un rapide retour sur plus d’un siècle de recherches en orientation apprend que deux grands courants se dégagent nettement, avec tout d’abord l’approche traits-facteurs, puis l’approche constructiviste. Cet article vise : à esquisser les contours et les fondements d’une nouvelle approche qui sera qualifiée ici de personnaliste ; à la distinguer de ces deux grands courants dominants qui ont prévalu jusqu’à maintenant ; et à en montrer la pertinence.

Mots clés : Personnalisme, orientation professionnelle, congruence, constructivisme, approche traits-facteurs

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Approche personnaliste du discernement d’une orientation professionnelle

Proposition d’éléments de compréhension

Bertrand Senez[1]

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Résumé : Cet article vise à comprendre, d’un point de vue personnaliste, le discernement d’une orientation professionnelle. Il décrit l’activité par laquelle le sujet tente de faire émerger son orientation par l’identification de ses appétences et l’évaluation de caractéristiques objectives qui ont trait à une activité professionnelle. Il caractérise trois processus d’émergence ainsi que trois dimensions de la congruence, eu égard à l’environnement de travail, à la nature de l’activité et à la finalité du travail. En mettant en lumière ce qui se joue dans l’intériorité du sujet qui discerne, il tente de jeter les bases d’une approche personnaliste du discernement de l’orientation professionnelle.

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L’intelligence collective au service de l’orientation

Gilles Le Cardinal[1]

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Résumé :

La vision de la personne humaine, sur laquelle est fondée notre réflexion, comporte les quatre dimensions suivantes : l’être humain est auteur de sa communication, sujet d’une pensée personnelle, acteur dans un projet et partenaire dans une équipe.

Nous distinguons deux démarches permettant d’aider un jeune à s’orienter :

– Un travail sur la connaissance de soi, via des tests psychologiques et leurs interprétations toujours délicates, suivi d’un travail d’écriture sur son passé, son présent, son futur et sur son réseau relationnel.

– un travail collectif, par table de quatre, pour identifier ensemble les bonnes manières de faire ses choix d’orientation. Le jeu sérieux « Diapason », conçu à cet effet, est alors décrit et illustré d’une application en classe de seconde. Le recueil des avis des élèves à l’issu de cette expérience révèle tout l’intérêt de la démarche.

Enfin nous proposons une interprétation des processus cognitifs à l’œuvre dans ces deux démarches.

Mots clés :

Aide à l’orientation, tests psychologiques, travail sur soi, intelligence collective, jeu sérieux Diapason, processus cognitifs, construction de la confiance.

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Lutte contre le décrochage scolaire et orientation des étudiants :
l’orientation pédagogique et spirituelle au Lycée Saint Luc au Burkina Faso

Alexandre Bingo et Quentin Wodon[1]

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 Résumé : l’orientation scolaire et professionnelle est une préoccupation de toutes les écoles. Chaque école se soucie d’orienter ses élèves vers des débouchés professionnels prometteurs et utiles. Cependant, la question des valeurs doit aussi être posée, en particulier dans les écoles chrétiennes. Dans une société aux repères parfois incertains, mais où la quête de sens reste primordiale, la question de l’accompagnement non seulement professionnel mais aussi spirituel des élèves se pose. Cet article décrit l’approche de l’orientation pédagogique et spirituelle au Lycée Saint Luc au Burkina Faso. Dans un premier temps, pour ancrer l’analyse dans le contexte du pays, une analyse sur des données d’enquêtes auprès des ménages illustre les défis auquel le système éducatif fait face, avec un accent sur les facteurs menant au décrochage scolaire. Ensuite, après une présentation de quelques caractéristiques du Lycée Saint Luc, l’article discute des innovations proposées par le lycée en matière d’orientation tant pédagogique que spirituelle, dans ce dernier cas en tenant compte du pluralisme religieux qui caractérise le pays.

Mots-clés : écoles catholiques ; Burkina Faso ; décrochage scolaire ; pluralisme religieux ; orientation pédagogique ; orientation spirituelle.

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Lutte contre le décrochage scolaire et orientation des étudiants :
l’orientation pédagogique et spirituelle au Lycée Saint Luc au Burkina Faso

Alexandre Bingo et Quentin Wodon[1]

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 Résumé : l’orientation scolaire et professionnelle est une préoccupation de toutes les écoles. Chaque école se soucie d’orienter ses élèves vers des débouchés professionnels prometteurs et utiles. Cependant, la question des valeurs doit aussi être posée, en particulier dans les écoles chrétiennes. Dans une société aux repères parfois incertains, mais où la quête de sens reste primordiale, la question de l’accompagnement non seulement professionnel mais aussi spirituel des élèves se pose. Cet article décrit l’approche de l’orientation pédagogique et spirituelle au Lycée Saint Luc au Burkina Faso. Dans un premier temps, pour ancrer l’analyse dans le contexte du pays, une analyse sur des données d’enquêtes auprès des ménages illustre les défis auquel le système éducatif fait face, avec un accent sur les facteurs menant au décrochage scolaire. Ensuite, après une présentation de quelques caractéristiques du Lycée Saint Luc, l’article discute des innovations proposées par le lycée en matière d’orientation tant pédagogique que spirituelle, dans ce dernier cas en tenant compte du pluralisme religieux qui caractérise le pays.

Mots-clés : écoles catholiques ; Burkina Faso ; décrochage scolaire ; pluralisme religieux ; orientation pédagogique ; orientation spirituelle.

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Editorial

Crise des institutions et mutations de l’autorité
à l’école et dans l’éducation

Jean-Louis Barbon

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En 2012 paraissait « la fabrique de la défiance »[1]. Les auteurs, économistes au CEPREMAP[2], mettaient en évidence un certain nombre de dysfonctionnement de notre société pour en pointer les conséquences sur la qualité des relations entre les citoyens et les représentants des institutions, ainsi que sur notre capacité collective à prendre en compte les enjeux socio-économiques.

Cet ouvrage, grand public, reprenait les informations d’un ouvrage précédent « la société de défiance – Comment le modèle social français s’autodétruit » qui comparait les attitudes sociales dans une trentaine de pays, en analysant tout un ensemble d’études conduites depuis les années 1950, sur leur impact socio-économique et sur notre aptitude à vivre ensemble.

Ainsi significativement la France se trouve dans le peloton de tête des pays comportant la plus importante proportion de personnes estimant que « pour arriver au sommet, il est nécessaire d’être corrompu », et n’ayant « aucune confiance dans la justice », « dans le parlement » ou « les syndicats ».[3]

A l’inverse, notre pays compte parmi ceux qui ont les plus faibles part de personnes estimant qu’« il est possible de faire confiance aux autres » ou qui trouvent injustifiable de « réclamer indûment des aides publiques » ou « d’acheter un bien dont on sait qu’il a été volé »[4].

Très significativement, dès l’introduction de « la fabrique de la défiance », les auteurs pointent le rôle de l’école comme modèle initial de fabrication et d’expérimentation de rapports sociaux inégalitaires façonnant une relation viciée à nos contemporains et aux institutions, donc à l’autorité de leurs représentants. En miroir, la conclusion de l’ouvrage, souhaitant ouvrir des pistes d’amélioration, appelle de ses vœux une réforme de l’école dont on retrouve aujourd’hui les termes concernant l’allègement des disciplines, les « méthodes horizontales d’apprentissage », la révision des méthodes d’évaluation….

Prudents, ou réalistes, les auteurs notaient que « l’horizon de cette réforme est forcément lointain, car il faudra obtenir le consensus de tous les acteurs. ».[5]

L’appel à contribution pour cette livraison d’Educatio faisait écho, sans le vouloir, à ce constat, qui force peut-être un peu le trait, établi voici une dizaine d’années, à partir de données plus anciennes, compilées et analysées. La question qui peut se poser est celle du caractère durable, ou structurel, de cette situation tant les termes en sont proches et tant les manifestations de cette crise semblent avoir gagné en intensité et en généralité. En effet, les réseaux sociaux offrent une formidable caisse de résonnance à des interrogations ou propositions, souvent légitimes ou intéressantes, mais aussi, le cas échéant, contestables ou fausses. Appuyées sur une seule personne, ou une seule source, ces propositions tirent leur légitimité de leur affirmation et de leur diffusion. Le partage et la vérification d’informations, la discussion, ne font plus vraiment spontanément autorité, ni ceux qui les promeuvent, bousculés par les opinions proclamées. Cette mise en cause de l’autorité verticale est encore accentuée par la survalorisation du débat, qui est souvent un combat qu’il s’agit, habilement, de gagner, au détriment du partage qui permet d’interroger ses convictions. Ainsi se trouvent confortées des positions individuelles, consolidées par les réseaux sociaux qui fournissent toutes les confirmations souhaitées, en évitant les informations non conformes aux dites positions.

L’affaiblissement de la dimension collective, ou communautaire, de la formation des opinions ou de la légitimation des règles est accentué par la tendance de l’école en France à donner la quasi-totalité de la place à sa fonction, essentielle bien sûr, d’enseignement, et en ayant du mal à assurer une fonction transmissive concernant non seulement le « vivre ensemble » -ambition minimum fondée sur la tolérance mutuelle – mais aussi un « art de vivre ensemble » fondé sur un apprentissage résolu de l’écoute et du partage.

En effet, la mise en question de l’autorité verticale traditionnelle, nonobstant les difficultés qu’elle provoque, ouvre un espace horizontal qu’il faut apprendre à maîtriser. C’est sans doute là une mission essentielle de l’école, premier espace de socialisation (non familial) dont il faut concevoir et expérimenter des modes de fonctionnement prenant en compte les mutations de l’autorité, et les promouvoir.

Pour lutter contre une société de défiance, il faut expérimenter une société de confiance, et si l’école ne peut pas tout, elle peut néanmoins jouer ses cartes. Cette livraison d’Educatio entend, à sa modeste place, apporter sa contribution.

Dominique Vermersch, nous introduit, avec sa contribution « Autorité éducative, autorité prodigue » à une réflexion de fond sur les mutations contemporaines de l’autorité et sur les postures de l’éducateur, en nous proposant in fine une « figure libre » sur l’exercice de l’autorité à partir de la parabole du fils prodigue de l’Évangile (Lc 15, 11-32).

Bernard Senelle (O.P), « Une autorité fragile au service de la cohésion », à partir de l’expérience de l’Ordre Dominicain, pointe le caractère fragile de l’autorité et s’attache à en préciser les conditions d’un bon exercice de celle-ci.

Jean-Yves Séradin, « Autorité ou autorités ? Suggestions certaliennes », invite Michel de Certeau dans notre revue. Distinguant autorité et pouvoir, il nous introduit à une autorité pensée au pluriel.

Par ailleurs, cette belle réflexion initiale sur la pédagogie comme art de vivre les frontières, fait écho à l’article exigeant de Thierry le Goaziou sur la liminalité (Educatio n°9).

Francis Marfoglia « Crise de l’autorité : offensive des têtes bien pleines ou résistance des têtes bien faites ? » met en évidence l’impact des fractures sociales contemporaines dans les mutations de l’autorité, en nous invitant à ne pas perdre de vue la prise en compte des besoins fondamentaux de nos contemporains

Ces réflexions servent de support à la présentation de pistes d’action ou d’initiatives concrètes :

Philippe Franceschetti « Des « leaders populaires » contre la crise de l’autorité. Un défi éducatif du pape François »

La présentation de cet aspect peu connu de la pensée du Pape François fourni un prolongement constructif à la contribution de Francis Marfoglia, en mettant l’accent sur la nécessité de recruter et former des cadres sociaux dans les différentes couches de la société.

Geoffrey Legrand, « Participation aux marches pour le climat en Belgique. Une illustration de la migration de l’autorité chez les jeunes », nous offre un bel exemple d’occupation de cette horizontalité révélée par l’affaiblissement de l’autorité verticale. Un exemple intéressant aussi pour montrer comment les responsables éducatifs et hiérarchiques peuvent penser leur positionnement par rapport aux initiatives de la jeunesse.

François Galichet « Les élèves parties prenantes de l’école – Citoyenneté et participation dans la vie scolaire et les apprentissages ». Des réponses concrètes sont possibles pour mettre en œuvre une éducation à la solidarité et au partage, et, ainsi, poser à nouveaux frais la question de l’autorité. Comment l’école peut-elle devenir un « milieu éducatif ? »

N’oublions pas d’autres articles ou dossiers pouvant nourrir notre réflexion :

Baptiste Jacomino, dans « Pédagogie mariale », nous propose un renversement pédagogique salutaire permettant de rompre avec un fantasme de toute puissance pédagogique et de demeurer disponible à l’inattendu.

Dossier : « Abus d’autorité et corruption : Les difficultés d’accès aux services éducatifs et autres services de base en Afrique – Etude comparative »

Quentin Wodon et Ada Nayihouba, économiste et consultant à la Banque Mondiale, nous partagent un important dossier mettant en évidence, dans le cas particulier de l’Afrique, les liens entre les conditions socio-politiques, incluant l’exercice de l’autorité, et la possibilité d’accéder aux services éducatifs.

Enfin, une interview de Son Excellence Monseigneur Zani, Secrétaire de la Congrégation pour l’Education catholique, remet opportunément en perspective « Le pacte éducatif mondial » proposé par le Pape François.

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Pour citer cet article

Référence électronique : Jean-Louis Barbon, « Crise des institutions et mutations de l’autorité
à l’école et dans l’éducation », Educatio [En ligne], 12| 2022. URL : https://revue-educatio.eu

Droits d’auteurs
Tous droits réservés

[1] « La fabrique de la défiance… et comment s’en sortir » – Yann Algan, Pierre Cahuc, André Zylberberg – Albin Michel Éditions 2012

[2] Le CEPREMAP ou Centre Pour la Recherche EconoMique et ses APplications est un laboratoire de recherche en science économique qui a pour vocation de faire l’interface entre le monde académique et les administrations.

http://www.cepremap.fr/

[3] La société de défiance pp. 10-27 –Source World Value Survey 1990-2000.

[4] Idem

[5] P.178

La corruption dans les services administratifs en Afrique : Ampleur et corrélats

Ada Nayihouba et Quentin Wodon[1]
Février 2022

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Résumé : Le numéro de la revue Educatio dans lequel cet article est publié porte sur la mutation des institutions et la crise de l’autorité. La crise de l’autorité est due à de nombreux facteurs qui peuvent être différents selon les pays, voir les communautés locales, mais l’un de ces facteurs est l’abus de pouvoir par les autorités. En particulier dans les pays à revenus bas et intermédiaires, l’une des formes de cet abus de pouvoir est la « petite » corruption dans la prestation de services, que ce soit dans les écoles, les centres de santé, les services administratifs, ou d’autres institutions. Cet article fait partie d’une série visant à mesurer de façon standardisée l’ampleur de la corruption dans la prestation de différents services en Afrique sur base de données collectées par l’Afrobaromètre. Pour les services administratifs, l’analyse suggère que près d’un répondant sur deux a rencontré des problèmes pour obtenir ce type de services, et plus d’un sur quatre a dû payer des pots-de-vin ou rendre d’autres faveurs aux prestataires de services. Cette proportion ne semble pas avoir diminué de façon significative au cours de la dernière décennie. Une analyse de régression suggère que différentes caractéristiques des ménages sont associées à la probabilité d’avoir des difficultés à obtenir les services dont ils ont besoin et la probabilité d’être victime de la corruption. Continuer la lecture

Pédagogie mariale

Baptiste Jacomino[1]

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Résumé : Le point de départ est un vers de Dante adressé à Marie : « Vergine madre, figlia del tuo figlio », « Vierge mère, fille de ton fils. » Ce geste marial par lequel une mère devient fille de son fils peut inspirer et aider à penser un geste pédagogique paradoxal et fécond par lequel le maître se fait élève de son élève. Une telle voie éducative viserait à se libérer de tout idéal de puissance et conduirait à interroger à nouveaux frais au moins deux problématiques éducatives spécifiques à notre temps : celle de l’évaluation, devenue envahissante, et celle de la lutte contre le fanatisme, qui nous préoccupe tous. L’une et l’autre gagnent à ne plus être seulement abordées selon une logique de programmation et d’efficacité, mais en se demandant comment on peut laisser place à la possibilité toujours inattendue d’un renversement dans nos pratiques pédagogiques.

Mots-clés : Marie, Dante, Pédagogie, Evaluation, Fanatisme

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Le pacte éducatif mondial : interview de Son Excellence Monseigneur Zani, Secrétaire de la Congrégation pour l’Education catholique

Transcription d’un entretien réalisé en italien par François Prouteau et Nathanaël Wallenhorst pour CHARIS – Commission Promotion Humaine, le 14 mars 2022 à la Congrégation pour l’Education catholique

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François Prouteau : Merci Votre Excellence Monseigneur Zani de nous accueillir aujourd’hui dans votre bureau de la Congrégation pour l’Éducation catholique. Le Saint-Père vient d’engager l’Église, tous les femmes et les hommes de bonne volonté, dans un nouveau « pacte éducatif mondial ». Qu’est-ce qui provoque cette initiative ? Quel est le but visé ?

Monseigneur Zani : Tout d’abord, il faut dire que le Saint-Père a toujours été très attentif à la question de l’éducation car il a toujours été en contact avec les jeunes, avec les étudiants, depuis de nombreuses années. Il a toujours eu un dialogue très ouvert. Dans l’un de ses discours sur l’éducation, il a déclaré qu’éduquer est un processus, une marche. Lorsque vous marchez, il est important que votre pied rencontre une situation claire et précise : les valeurs, la vision, le terrain et aussi la sécurité du projet. D’autre part, il faut affronter les défis et les problèmes d’aujourd’hui. Éduquer, c’est tenir ensemble la vision anthropologique, celle que nous avons, et en même temps faire face aux défis d’aujourd’hui. Mais le pacte éducatif est né non seulement de la sensibilité éducative du Saint-Père, mais aussi de la rencontre avec des représentants d’autres Églises et d’autres religions, en particulier des juifs et des musulmans. Ils sont venus demander au Saint-Père de prendre la parole sur l’éducation, de lancer un message qui serait une boussole pour tous ceux qui sont impliqués dans le domaine de l’éducation. En ce sens, la proposition du pacte éducatif mondial est une réponse à une demande. A partir de là, le Pape a mis l’accent sur trois objectifs importants. Tout d’abord, le pacte éducatif permet de combler le fossé entre les générations, jeunes et adultes. Ensuite, il est important que l’éducation aide à entrer dans l’ensemble de la réalité – et dans la réalité, il existe une dimension transcendante. Si on enlève la dimension transcendante tout s’écroule, on est dans le relativisme. Enfin, l’autre élément que le Pape souligne est l’importance d’entrer en dialogue avec la nature, le monde, l’environnement, qui nous demandent d’être les protagonistes d’une transformation globale qui tient tout ensemble.

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Autorité éducative, autorité prodigue

Dominique Vermersch[1]

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1.    Status questionis

Le contexte contemporain si ce n’est récurrent de crise des institutions conduit par effet de retour à revisiter la praxis de l’autorité ; et ce d’autant plus que certaines des institutions malmenées du moment sont régies par une hiérarchie enchevêtrée. Tel est le cas des entités éducatives pour lesquelles les diverses tutelles (publique, associative, ecclésiale…) sont appelées à réceptionner une délégation d’autorité parentale. S’il existe en outre une parenté étymologique entre autorité et éducation, la diffraction est néanmoins patente : tant dans les modes d’exercice de l’autorité que dans la compréhension qui en est donnée. Il suffit de voir d’un côté une certaine retenue voire suspicion quant à l’usage du mot autorité dans les diverses sphères d’activités afférentes à l’univers éducatif : qu’il s’agisse de l’entreprise, de l’école ou de la famille ; et par contraste d’un autre côté, l’emprunt en substitution de notions quelque peu transfuges : management, leadership… bref autant de poncifs dont l’usage inflationniste révèle par effet de miroir la situation corrélative de crise que traverse l’exercice de l’autorité.

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